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On les entend avant de les apercevoir. Un tambourinement sourd, des grondements, puis un frisson dans les feuilles de bambou. Soudain, une masse noire surgit de la végétation, suivie d’une autre, puis d’une troisième. Les gorilles passent comme des boulets de canon aux pieds des vétérinaires. « Ils sont joueurs, aujourd’hui », chuchote le docteur Gaspard Nzayisenga, qui tente d’éviter tout contact avec les juvéniles. Au cœur du Parc national des volcans, situé dans le nord-ouest du Rwanda, et à cheval sur les territoires de l’Ouganda et de la République démocratique du Congo, ce gorilla doctor (« docteur des gorilles ») traque, en cette matinée du 15 décembre, un groupe de 15 individus baptisé Amahoro (« paix », en kinyarwanda). Il le retrouve dans une forêt de bambous, non loin de la frontière du parc.
Le vétérinaire progresse à quatre pattes, cherche le bon angle pour observer sans déranger. Une fois en position, il dégaine son appareil photo et entame son évaluation à distance fondée sur sept paramètres, dont l’état de la peau et des poils, mais aussi l’appétit ou la consistance et la couleur des excréments, pour détecter d’éventuels problèmes gastro-intestinaux. Un gorille à dos argenté subordonné qui a subi des blessures lors d’un combat avec le mâle dominant deux jours plus tôt attire l’attention du vétérinaire rwandais. Les blessures se trouvent sur le dessus de la tête et sur la cuisse gauche. « Elles ne sont pas profondes et guérissent bien, analyse le docteur du Parc national des volcans. Le combat a eu lieu parce que le dos argenté subordonné tentait de s’accoupler avec des femelles, ce que le dominant n’a pas toléré. »
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7 commentaires
Intéressant, mais on parle peu des menaces silencieuses comme la déforestation ou le braconnage. Ces gorilles ne sont-ils pas en danger constant malgré ces efforts ?
Incrédible, ces gorilles de montagne sont vraiment sous protection constante. J’espère que ces efforts permettent de préserver l’espèce à long terme.
Oui, c’est fascinant de voir comment les vétérinaires interviennent sans perturber leur habitat. La protection de ces animaux est essentielle.
Cela montre l’importance des réserves naturelles pour la survie des espèces en danger.
Sauver ces gorilles est une priorité écologique. J’espère que les mesures de conservation vont s’étendre aux autres parcs d’Afrique centrale.
Tout à fait, plus de parcs protégés, moins de menaces pour ces espèces uniques.
Les gorilles semblent s’amuser en présence des doctors. J’imagine que leur intervention doit être très minutieuse pour ne pas les effrayer.