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On a connu favori de la présidentielle plus ambitieux. A trois mois des élections municipales, le Rassemblement national (RN) refuse de se fixer publiquement le moindre objectif. Pire, même, le parti d’extrême droite se félicite du seul fait de pouvoir présenter une liste dans 600 communes. A peu de chose près autant qu’en 2014 ou qu’en 2001, à l’époque où le Front national, l’ancien nom du RN, relevait plus du groupuscule que de l’aspirant à l’Elysée.
« La qualité plutôt que la quantité », répète inlassablement Julien Sanchez, directeur de campagne du RN pour le scrutin des 15 et 22 mars 2026. L’eurodéputé préfère surtout le confort de la modestie au risque de l’ambition : « Il n’y a pas d’objectif chiffré sur le nombre de communes qu’on pourrait gagner, ou pas, parce que je sais que de toute façon vous m’attendrez au tournant », a-t-il balayé le 1er décembre, lors d’un premier point d’étape.
Avant même d’espérer en gagner, le RN a déjà perdu une ville : Fréjus (Var), rien de moins que la vitrine communale des lepénistes depuis plus de dix ans. Début décembre, David Rachline, réélu dès le premier tour en 2020 dans la cité balnéaire, a démissionné – sous la pression de Marine Le Pen – de sa fonction de vice-président du parti. Désormais simple « adhérent », il ne concourra pas à un troisième mandat sous les couleurs du mouvement, dont il n’a officiellement pas sollicité l’investiture. La marginalisation de cette figure, enlisée dans les affaires judiciaires et ses provocations, figure par anticipation le seul risque du RN dans cette campagne : affecter la dynamique nationale du mouvement à la flamme par un dérapage local.
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11 commentaires
Le RN évite les promesses chiffrées, mais est-ce par manque d’ambition ou par réalisme?
Le RN mise sur une stratégie prudente, mais est-ce suffisant pour convaincre les électeurs?
Une campagne sans risque, mais aussi sans vision pour le futur?
600 communes, c’est déjà un progrès par rapport aux années précédentes. Attendons de voir les résultats.
Perdre Fréjus, c’est un coup dur pour le RN, surtout après tant d’années de présence.
600 listes, oui, mais avec quels projets concrets pour ces communes?
Le RN semble pousser les mêmes discours que lors des élections passées.
C’est une régularité inquiétante pour le parti.
La priorité à la qualité plutôt qu’à la quantité est louable, mais les électeurs attendent des objectifs clairs.
La modestie peut être une force, mais les électeurs veulent des engagements concrets.
C’est tout à son honneur, mais les promesses sans chiffres restent floues.