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Au début des années 1960, 94 % des Français étaient baptisés au sein de l’Eglise catholique et un quart d’entre eux se rendait à la messe tous les dimanches. Aujourd’hui, 30 % des enfants nés en France reçoivent le baptême catholique et 2 % des Français assistent à l’office dominical chaque semaine. Hier très largement majoritaire, le catholicisme est ainsi devenu franchement minoritaire dans la société française.
Ce phénomène, souvent désigné par le terme « déchristianisation », est « l’un des faits les plus marquants et pourtant les moins expliqués de notre histoire contemporaine », pointe l’historien Guillaume Cuchet, spécialiste du catholicisme français aux XIXe et XXe siècles, qui a publié sur le sujet un livre ayant connu un écho certain, y compris au-delà des cercles universitaires. Dans cet ouvrage au titre frappant, Comment notre monde a cessé d’être chrétien (Seuil, 2018), le professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne avance une thèse qui suscite la controverse : selon lui, le concile Vatican II (1962-1965) a joué un rôle décisif dans l’affaissement du catholicisme en France.
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8 commentaires
Difficile de nier que la baisse de pratique religieuse en France est spectaculaire. Vatican II a-t-il accéléré ou simplement reflété ces changements ?
La déchristianisation de la France est un phénomène complexe, mais Vatican II semble avoir accéléré des tendances déjà en cours.
Exactement, c’est difficile de separer l’impact du concile des changements sociétales plus larges.
Pourtant, certains perdent la foi sans même connaître Vatican II. Y a-t-il d’autres facteurs a explorer ?
Intéressant de voir comment une réforme religieuse peut avoir des conséquences sociétales aussi profondes.
C’est un exemple frappant des interactions entre religion et modernité.
L’argument de Cuchet est provocateur, mais mérite d’être examiné. La chute des baptêmes est particulièrement frappante.
Autrefois sociale et obligatoire, la pratique catholique est devenue une affaire de conviction personnelle.