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L’entreprise de production et de fourniture d’électricité EDF a confirmé, lundi 15 décembre, envisager « d’éventuelles cessions » totales ou partielles en parallèle de son plan d’économies de 5 milliards d’euros sur cinq ans, en réaction à des informations des Echos.
Le groupe « fait une revue de portefeuille pour procéder à d’éventuelles cessions », a annoncé EDF dans un message à l’Agence France-Presse (AFP), précisant que « l’ouverture du capital d’Edison », une filiale italienne, « ainsi qu’une cession partielle ou complète de la plateforme renouvelable aux Etats-Unis ont été évoquées ».
Des rumeurs de presse avaient évoqué une possible cession d’Edison et la recherche de partenaires pour les activités d’EDF Power solutions (renouvelables) aux Etats-Unis.
Cette déclaration survient alors que le quotidien Les Echos évoque, lundi soir, sur la base de sources non spécifiées, un « plan d’adaptation » prévoyant des « ventes et ouvertures de capital de filiales [pouvant] rapporter jusqu’à 17 milliards d’euros ». EDF, qui présentait une dette abyssale de 54,3 milliards d’euros à la fin de 2024, n’a pas fait plus de commentaires auprès de l’AFP.
Alerte de la Cour des comptes
Dans un rapport du 23 septembre, la Cour des comptes s’est inquiétée des perspectives financières de l’énergéticien, « confronté à d’importantes incertitudes sur sa capacité de financement à long terme », alors que le groupe fait face à des besoins d’investissement atteignant 460 milliards d’euros entre 2025 et 2040.
En octobre, le nouveau président-directeur général d’EDF, Bernard Fontana, avait souligné la nécessité de « prioriser » les investissements, dans un message interne adressé aux principaux cadres du groupe public. « Nous sommes prêts à étudier des ouvertures de capital sur des territoires ou dans des activités ciblées afin de nous donner des marges de manœuvre financières », déclarait Bernard Fontana, sans donner de détails.
« On sent que les salaires sont finalement une nouvelle cible » du plan d’économies, avait déclaré à l’AFP Amélie Henri, déléguée syndicale centrale CFE-CGC, au début du mois de décembre ; un plan d’économies de 1 milliard d’euros par an d’ici à 2030, représentant près d’un tiers d’économies sur les charges de fonctionnement.
L’AFP l’avait interrogée dans un contexte de négociations salariales annuelles semblant patiner et alors que les relations se sont tendues entre la direction et les organisations syndicales dans l’entreprise. Ces dernières mettent en cause les méthodes du nouveau PDG, estimant qu’elles ont entraîné une dégradation du climat social.










16 commentaires
Les cessions partielles ou totales pourraient attirer des investisseurs étrangers intéressés par les renouvelables aux États-Unis. Cela pourrait même stimuler l’innovation dans ce secteur.
Quels types d’investisseurs pourraient être intéressés par la plateforme américaine d’EDF ?
Avec une dette de plus de 54 milliards d’euros, EDF n’a pas le choix. Mais il faudra surveiller comment ces fonds seront utilisés pour éviter des erreurs stratégiques.
Quels projets prioritaires pourraient bénéficier des fonds issus des cessions ?
Si EDF vend des actifs, il faudra s’assurer que ce soit bénéfique pour les employés et la transition énergétique. La priorité doit rester la stabilité de l’électricité en France.
Comment éviter que ces cessions ne nuisent à la sécurité énergétique du pays ?
EDF doit absolument rationaliser ses actifs pour rester compétitif. Les énergies renouvelables aux États-Unis représentent un secteur à fort potentiel et pourraient attirer des investisseurs.
Vous pensez que cette stratégie de cession va réellement dynamiser la croissance du groupe ?
Les partenariats avec des acteurs locaux américains pourraient accélérer le développement des renouvelables là-bas.
C’est une nouvelle plutôt inquiétante pour les employés d’EDF et pour le secteur énergétique en France. Les cessions pourraient affaiblir encore plus le groupe, déjà très endetté.
Les capitaux retirés pourraient-ils être réinvestis dans des projets plus rentables ?
Justement, quel impact auront ces opérations sur la stabilité financière d’EDF à moyen terme ?
C’est une décision audacieuse, mais nécessaire pour réduire une dette colossale. Restera à voir si les liquidités générées seront suffisantes pour relancer l’efficacité opérationnelle.
Les économies de 5 milliards d’euros sur cinq ans seront-elles suffisantes pour redresser le groupe ?
La Cour des comptes a déjà tiré la sonnette d’alarme sur la santé financière d’EDF. Des mesures radicales étaient attendues, mais il faut espérer qu’elles ne se feront pas au détriment des employés.
Quelles garanties ont été proposées pour protéger les emplois ?