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En garde à vue, le gamin s’était mis à table sans faire d’histoires. Il avait tout raconté : les gélules de cocaïne avalées en Guyane sur les berges du fleuve Maroni ; puis le vol Cayenne-Orly ; le transfert vers la gare Montparnasse conduit par un cousin. Il s’était fait arrêter en montant dans le train pour Le Mans, où des petites mains écouleraient la marchandise. Une mule française, en somme, une parmi des centaines d’autres dans l’infini trafic de cocaïne venu du Suriname, misérable et minuscule, jouant sa peau pour 1 200 euros, le prix de son rêve : un scooter. Le gamin avait désigné le « big boss » au Suriname : Joël Martinus, surnommé « Bordo » ou « Money Dog ».

On était en 2018. Au procès, à Paris, Joël Martinus avait été condamné à huit ans de prison pour trafic, puis de nouveau à huit ans dans une affaire similaire au Mans, en 2019. Chaque fois, il était absent, bien sûr : malgré une notice rouge d’Interpol, aucun enquêteur ne s’était fait d’illusions. Le Suriname, petit pays d’Amérique du Sud entre la Guyane, le Brésil et le Guyana, n’extrade pas ses citoyens. Rideau sur l’affaire Money Dog. Six ans plus tard, pourtant, le dossier va prendre un tour inattendu : Joël Martinus, 43 ans, est livré à la France, le 27 juin. Autant le dire tout de suite, il nie.

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6 commentaires

  1. Incroyable comment ce trafic de cocaïne joueur une si grande échelle impliquer des pays voisins sans être vraiment freiné.

  2. Chloé A. Thomas le

    Le rêve d’un scooter poussant un jeune à des actes aussi graves, c’est triste. Espérons que d’autres ne suivent pas le même chemin.

  3. Camille Petit le

    Dommage que les condamnations à Paris n’aient pas suffi à traduire Martinus en justice. La diplomatie internationale est parfois si lente.

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