Listen to the article
Deux détenus se sont évadés dans la nuit de mercredi 26 à jeudi 27 novembre de la prison de Dijon, après avoir scié les barreaux de leur cellule, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès d’une source policière. L’évasion a été constatée à 7 heures, a-t-on ajouté de même source, sans plus de précision à ce stade.
Les fugitifs sont un jeune homme de 19 ans, détenu après avoir été mis en examen pour « des faits de tentative d’assassinat et association de malfaiteurs », et un homme de 32 ans écroué « pour des menaces et violences habituelles aggravées sur conjointe », selon le procureur de Dijon, Olivier Caracotch.
Les deux hommes se sont évadés après avoir « vraisemblablement scié des barreaux » et ils ont « pris la fuite à l’aide de draps », a précisé le procureur de Dijon dans un communiqué. Ils se trouvaient en détention provisoire « dans le cadre de procédures non suivies au tribunal de Dijon », est-il ajouté. Une enquête de flagrance a été ouverte pour « évasions en bande organisée » par le parquet et confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ).
La maison d’arrêt de Dijon est vétuste et figure parmi les six établissements pénitentiaires qui doivent bénéficier d’un plan « zéro portable » annoncé vendredi par le ministre de la justice Gérald Darmanin, avec une enveloppe annoncée de 6 millions d’euros.
Située dans la ville même de Dijon, elle compte 311 détenus pour 180 places, soit un taux d’occupation de 173 % selon des chiffres du ministère de la justice au 31 octobre. Dans un communiqué sur X, le syndicat FO-Justice a assuré avoir alerté depuis des mois sur « la dégradation alarmante des conditions de sécurité » dans cet établissement et a dénoncé « l’aveuglement total » de la direction.
Appel à un « plan d’urgence pour lutter contre la surpopulation »
Cette évasion survient quelques jours après celle d’un détenu du centre pénitentiaire de Rennes-Vézi, en Ille-et-Vilaine, au cours d’une sortie avec d’autres prisonniers au planétarium de la ville. Ce dernier a été interpellé à Nantes jeudi, selon une source proche de l’enquête à l’AFP. Le garde des sceaux avait aussitôt démis de ses fonctions le directeur de cet établissement.
Mercredi, trois organisations professionnelles de directeurs de prison ont fustigé le « mépris » de Gérald Darmanin, l’accusant de ne reculer « devant rien pour entretenir son image de fermeté et de réactivité ».
Ils lui ont reproché aussi « de consacrer tous les moyens d’un Etat endetté » aux quartiers de lutte contre la criminalité pour les narcotrafiquants les plus dangereux, qu’il a créés, « quand la grande majorité des services sont exsangues ».
« Pendant que le garde des sceaux parade dans des structures surdotées, les autres services agonisent », écrivent-ils encore, réclamant « un véritable plan d’urgence pour lutter contre la surpopulation et combler les vacances de postes sans poudre aux yeux ni stratégie de communication ».
Le nombre de détenus dans les prisons françaises était de 84 862 au 1er octobre 2025, un chiffre en légère hausse par rapport à celui enregistré au 1er septembre. Les prisons françaises comptaient seulement 62 501 places opérationnelles au 1er octobre, soit une densité carcérale de 135,8 %.
La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière la Slovénie et Chypre, selon une étude publiée en juillet par le Conseil de l’Europe.









12 commentaires
Scié les barreaux et fui avec des draps, quelle ingéniosité ! Mais cela montre aussi des failles dans le système.
Effectivement, c’est un signe que les procédures de surveillance doivent être renforcées.
Ces hommes étaient en détention provisoire. Et s’ils étaient innocents ? L’évasion change-t-elle la donne dans leur procès ?
C’est une réflexion intéressante, mais leur fuite ne joue pas en leur faveur devant la justice.
Deux évasions en quelques jours, c’est inquiétant. Les autorités doivent réagir rapidement pour retrouver ces fugitifs.
Oui, surtout avec des dossiers aussi lourds que ceux de ces détenus.
Encore une prison ancienne qui pose problème. Quand va-t-on enfin moderniser ces établissements ?
Mais la sécurité des détenus et du personnel ne devrait pas être une option.
Les budgets sont serrés, et la priorité va souvent ailleurs.
Cette évasion soulève des questions sur la sécurité des prisons françaises, surtout pour un établissement aussi ancien que Dijon. Comment éviter de telles fuites à l’avenir ?
Mais est-ce réellement la faute des bâtiments, ou à cause d’un manque de surveillance ?
Les prisons vétustes sont un problème récurrent. Il faut investir dans des infrastructures plus sûres.