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Oubliez les dialogues, la psychologie des personnages, les humains et les non-humains. Place à l’indéfini, à l’abstraction, aux tours de passe-passe de l’image, lesquels ne sont jamais aussi forts que lorsqu’ils s’articulent avec une réflexion politique – les surréalistes nous l’ont appris, au début du XXe siècle, ce mouvement artistique étant né des cendres de la première guerre mondiale.
Cent ans plus tard, c’est la pensée de la philosophe américaine Donna Haraway, née en 1944, nous invitant à reconsidérer nos rapports avec les espèces animales, végétales, etc., sur fond de désastres climatiques, qui sert de fil conducteur à un cycle de six projections de films expérimentaux, issus de la collection du distributeur français Light Cone. Les séances ont lieu, du jeudi 9 octobre au mardi 25 novembre, au rythme d’une par semaine, au cinéma Luminor, à Paris (4e arrondissement).
Intitulé « Semer le trouble », clin d’œil à l’ouvrage de Donna Haraway Vivre avec le trouble (Les Editions des mondes à faire, 2020), le programme a été élaboré par les chercheuses et critiques Teresa Castro et Alice Leroy. Les deux universitaires ont été invitées à piocher dans le catalogue de plus de 7 000 œuvres (de 1895 à nos jours) de Light Cone, pour en tirer une sélection subjective, dénommée « Scratch Collection » – avant elles, d’autres programmateurs se sont prêtés au jeu de cette pêche au trésor, dont c’est la 4e édition. Au total, « Semer le trouble » rassemble une quarantaine de courts-métrages, plantés dans différents bacs ou thématiques (science-fiction, formes de vie, jardins cosmiques et édens pollués, etc.).
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13 commentaires
Dommage que ces projections ne soient qu’à Paris, j’aurais aimé y assister.
Oui, la culture est encore trop concentrée dans la capitale.
Haraway est une philosophe fascinante, ses idées méritent d’être explorées à travers l’art.
Absolument, son approche pourrait inspirer bien des créateurs.
Les surréalistes ont bien compris que l’art pouvait être une arme politique.
Vrai, mais est-ce que ces films sont assez accessibles au grand public ?
Intéressant d’explorer des films expérimentaux qui questionnent nos relations avec la nature.
Tout à fait, cela ouvre des perspectives nouvelles sur notre impact environnemental.
Ou peut-être que ces films montrent juste que l’humain ne sait plus où il va.
Un peu abstrait tout ça, mais je suis intrigué par le concept.
C’est souvent le cas avec l’art expérimental, il faut s’accrocher un peu.
Je ne suis pas sûr que ces films changent vraiment notre manière de voir les choses.
Peut-être, mais au moins ils ouvrent le débat.