Listen to the article
A la fin de la vingtaine, Paul n’arrivait plus à quitter cet état cotonneux où les muscles se relâchent et la tête flotte – que ce soit sur un set d’acid techno ou en allant au boulot. « Je me faisais une trace de kétamine tous les matins, c’était mon premier réflexe. Dès que j’avais une angoisse, ça me calmait », raconte cet éducateur du Sud-Ouest, aujourd’hui 31 ans. De l’extérieur, son quotidien suit son cours. Mais lui a l’impression d’avancer à côté de sa vie, complètement en décalage avec le reste du monde. Dans son entourage, l’inquiétude grandit. C’est lors d’une soirée, en 2021, qu’une amie finit par l’interroger. Le début d’un déclic : « J’avais besoin d’un regard extérieur sur ma consommation. »
Utilisée comme anesthésique en médecine humaine et vétérinaire, la kétamine s’est progressivement diffusée dans les lieux festifs de la « gen Z » et jusque… dans leurs canapés. Autrefois cantonnée aux free parties, la drogue connaît un nouvel essor à partir de 2015, portée par l’émergence d’un « milieu techno avec une forte influence berlinoise », explique le sociologue Vincent Benso, membre de Techno +, association de réduction des risques en milieu techno.
Il vous reste 84.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.









7 commentaires
Je trouve impressionnant comment une simple soirée a pu déclencher un changement chez cette personne.
C’est le pouvoir du regard extérieur parfois, cela peut tout changer.
La kétamine est une drogue bien plus répandue qu’on ne le pense, surtout dans les milieux techno.
La pression sociale et la quête d’échappatoire sont sans doute des facteurs importants dans cette tendance.
C’est vrai, mais cela ne justifie pas pour autant la banalisation de substances aussi puissantes.
Une consommation régulière de kétamine à un si jeune âge est vraiment préoccupante, surtout quand elle devient un réflexe matinal.
Oui, c’est malheureusement de plus en plus courant chez les jeunes, mais peu en parlent ouvertement.