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Dans la salle de musique du Lieu unique, à Nantes, une centaine de personnes ferment les yeux. Elles s’imprègnent des sons diffusés par haut-parleur. De l’eau qui coule, des crépitements. « C’est le sable qui sèche après le reflux du fleuve », note l’artiste Ronan Moinet à propos de ces bruits qu’il a captés un matin d’octobre.
« Loire est le héros de cette assemblée. Je lui donne la parole. » Dans cet espace, l’usage de l’article tombe devant le nom du fleuve, signe qu’il est considéré ici comme une personne et non plus comme un objet.
Cette soirée du 29 novembre constitue la dernière étape du projet « Vers une internationale des rivières ». Elaborée par l’écrivain Camille de Toledo avec l’Institut d’études avancées (IEA) de Nantes, cette démarche a permis à douze citoyens de la ville et de ses environs de se familiariser depuis deux ans et demi avec les droits de la nature.
Partout dans le monde, cette nouvelle façon de considérer et de défendre l’environnement gagne du terrain : fleuves, rivières et cours d’eau se voient octroyer une personnalité juridique, manière de souligner les liens qui unissent humains et non-humains, mais surtout de pouvoir mieux plaider leur cause devant les tribunaux.
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18 commentaires
Intéressant de considérer la Loire comme une personne. J’aimerais comprendre quels droits concrets cela lui accorderait.
Cela a déjà été fait pour certains fleuves comme la Whanganui en Nouvelle-Zélande.
Cette démarche vise surtout à renforcer sa protection juridique, en lui donnant une voix légale.
J’apprécie l’approche poétique, mais est-ce suffisant pour changer les choses ?
L’art et la poésie peuvent sensibiliser et mobiliser l’opinion publique.
Certaines avancées juridiques ont justement commencé par ces initiatives artistiques.
Un fleuve peut-il vraiment être une personne aux yeux de la loi ? J’ai des doutes sur la faisabilité.
C’est déjà le cas dans plusieurs pays, notamment en Amérique du Sud.
La question est surtout symbolique, mais les symboles ont un impact.
L’idée est noble, mais comment concilier cela avec les besoins économiques et énergétiques ?
Protéger la nature ne signifie pas Necessairement bloquer tout développement, mais le rendre plus durable.
Les fleuves sont essentiels, leur survie doit prendre le pas sur les intérêts temporaires.
Une initiative originale, mais concrètement, comment protector la Loire autrement qu’en la personne ?
Cela renforcerait aussi la responsabilité des acteurs qui l impacteraient négativement.
En lui accordant les mêmes droits qu’à une personne, comme porter plainte contre des pollutions.
Un projet artistique et philosophique, mais quels sont les implications pratiques pour le fleuve ?
Cela pourrait limiter les projets industriels qui menaçant son écosystème.
L’idée est qu’il soit traité comme un être vivant à protéger, pas comme une ressource.