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Des agriculteurs bloquent encore, samedi 27 décembre matin, quelques routes et autoroutes en Occitanie pour protester contre la gestion gouvernementale de la dermatose bovine, après la levée vendredi de presque tous les barrages en Nouvelle-Aquitaine.
Le ministère de l’intérieur recensait samedi matin des blocages sur l’A75, au Buisson (Lozère) et à Sévérac-d’Aveyron, l’A64 à Carbonne (Haute-Garonne), la RN88 à Baraqueville, près de Rodez, et la RD1124 à Ordan-Larroque, à l’entrée d’Auch. Il recensait aussi un dernier barrage en Nouvelle-Aquitaine, sur la RD824 à Tartas (Landes).
Dans la nuit de vendredi à samedi, des agriculteurs ont de nouveau déversé de la paille et des déchets devant la préfecture du Gers pour protester notamment contre l’abattage des troupeaux entiers au moindre cas détecté de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). « Les fêtes de Noël sont passées, on est prêts à faire le premier de l’an », a assuré Vincent Arbusti, porte-parole du syndicat Coordination rurale (CR) du Gers, sur un barrage à l’entrée d’Auch.
« Repartir encore plus fort » en janvier
A quelque 250 kilomètres au nord-est d’Auch, sur l’A75 qui relie Clermont-Ferrand à Béziers, des agriculteurs ont réussi vendredi à unifier les blocages de Severac d’Aveyron et du Buisson, a annoncé vendredi soir Eloi Nespoulous, coprésident de la CR de l’Aveyron, affirmant que l’autoroute était désormais fermée à la circulation sur près de 100 kilomètres au nord du viaduc de Millau.
« On s’est rejoints avec la CR48 au niveau de La Canourgue pour bloquer une portion de 20 kilomètres qui était encore ouverte » entre les deux zones déjà fermées à la circulation en Lozère et dans l’Aveyron. « On a déversé pour que ce soit fermé », a-t-il précisé.
En Nouvelle-Aquitaine, la CR a levé plusieurs barrages autoroutiers vendredi, mais elle appelle à « repartir encore plus fort » en janvier. « Après douze jours de lutte, nous levons le camp de Cestas », au sud de Bordeaux, a déclaré dans un communiqué la CR girondine, qui déplore le « silence » et le « mépris » témoignés par l’exécutif. Celle des Pyrénées-Atlantiques a confirmé à l’AFP le démontage des barrages sur l’A64 à Briscous, près de Bayonne, et à un péage de Pau.
Depuis le début de l’épidémie de DNC en Savoie cet été, l’Etat tente de contenir la propagation du virus en se fondant sur « trois piliers » : l’abattage systématique d’un troupeau dès la détection d’un cas, la vaccination et la restriction de mouvements. Une gestion fortement contestée par une partie des agriculteurs, notamment de Coordination rurale (deuxième syndicat de la profession) et de Confédération paysanne (troisième), qui rejettent cette stratégie d’abattage des troupeaux entiers au moindre cas détecté.









11 commentaires
Les blocages de Noël étaient déjà un signal fort, mais ça semble repartir avec la même intensité.
Les agriculteurs n’ont pas d’autres moyens de se faire entendre, hélas.
Ces blocages montrent à quel point les agriculteurs sont désespérés face à cette situation. Le gouvernement doit vraiment trouver une solution rapide.
Oui, mais est-ce que les blocages sont la meilleure méthode pour faire pression ?
Les agriculteurs n’ont plus le choix, il faut que l’État écoute leurs revendications.
Pourquoi le gouvernement ne propose-t-il pas des paiements compensatoires aux agriculteurs touchés ? C’est une solution qui peut être envisagée.
Parce que ça coûterait trop cher, probablement. Mais c’est effectivement une option.
La dermatose nodulaire est un problème grave, mais bloquer les routes est toujours une mesure extrême.
Extrême, mais efficace quand les autres canaux de communication sont ignorés.
J’espère que ces blocages aboutiront à des discussions constructives entre les agriculteurs et le gouvernement.
Moi aussi, mais je crains que les positions soient trop rigides pour un accord rapide.