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Le gouvernement a annoncé, mercredi 24 décembre, une « intensification » de la recherche sur la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) après que la cellule de dialogue entre éleveurs et scientifiques a conclu que le protocole actuel d’abattage, très contesté, « ne pouvait être revu ».
Cette cellule avait été annoncée par la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, face aux divisions sur la stratégie gouvernementale consistant à abattre l’ensemble d’un foyer dès qu’un cas de DNC y est détecté, à vacciner dans les environs de la zone touchée et à interdire les mouvements d’animaux.
La Coordination rurale et la Confédération paysanne s’opposent à l’abattage total des bêtes. La première demande un élargissement de la vaccination à toute la France et la deuxième un élargissement au-delà des seuls territoires touchés, notamment pour les races bovines rares. L’alliance syndicale dominant les institutions agricoles, FNSEA-Jeunes Agriculteurs, soutient la stratégie officielle, même si, au niveau local, certains adhérents ont rejoint les blocages routiers des deux autres syndicats.
Vaccination déterminante
Après deux réunions entre des représentants d’éleveurs, de scientifiques, de vétérinaires et des élus d’Occitanie, où la contestation s’est intensifiée il y a une dizaine de jours, la cellule a conclu, mardi, que « concernant la stratégie de dépeuplement, les scientifiques considèrent qu’en l’état des connaissances et de la situation le protocole ne peut être revu », selon un communiqué du ministère de l’agriculture.
C’était pourtant la première condition pour que la Coordination rurale et la Confédération paysanne sonnent la fin de la mobilisation qui continue pendant les fêtes et devrait reprendre de plus belle en janvier. « L’amplification de la politique de vaccination est considérée comme un facteur déterminant (…) tout comme le contrôle des mouvements des animaux », a aussi conclu la cellule selon la même source.
Le ministère a chargé dans la foulée le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) d’une « analyse de risques complémentaire sur le cas particulier d’une zone ayant atteint l’immunité vaccinale », sans préciser si l’objectif pourrait alors être de ne pas recourir à l’abattage systématique, mais à l’abattage des seules vaches malades.
Dans un communiqué publié mercredi, la ministre de l’agriculture va légèrement plus loin en s’associant au ministre de la recherche, Philippe Baptiste, pour annoncer « l’intensification de l’accompagnement par l’Etat des activités de surveillance et de nouveaux programmes de recherche », sans préciser de montant. Le programme prioritaire de recherche (PEPR) « Elevages durables », doté initialement de 45 millions d’euros, doit acter mercredi « cette nouvelle orientation ».










7 commentaires
La dermatose nodulaire contagieuse est une vraie plaie pour les éleveurs, espérons que cette intensification de la recherche apportera rapidement des solutions.
Les syndicats agricoles sont encore divisés, c’est dommage que le gouvernement ne trouve pas un compromis pour apaiser les tensions.
Encore une fois, les agriculteurs sont pris en étau entre des protocoles stricts et des syndicats divisés. Un vrai casse-tête.
La vaccination déterminante pourrait-elle être une alternative à l’abattage massif, comme le suggèrent certains éleveurs ?
L’abattage systématique est contesté, mais les alternatives proposées par les syndicats oppositionnels sont-elles vraiment viables à grande échelle ?
Intéressant de voir l’État privilégier la recherche plutôt que de revoir les protocoles d’abattage, même si cela soulève des questions sur l’efficacité réelle.
Le gouvernement aurait-il dû écouter davantage les éleveurs avant de valider ce protocole d’abattage controversé ?