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Plusieurs centaines d’agriculteurs étaient mobilisés, jeudi 11 décembre au matin, autour d’une ferme de l’Ariège, dans le village des Bordes-sur-Arize, où un troupeau de plus de 200 vaches devait être abattu, car l’une d’elles est atteinte de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
Autour du village, situé à quelque 70 kilomètres au sud de Toulouse, ils étaient près de 600 militants, tous syndicats agricoles confondus, mobilisés pour bloquer les routes autour de l’exploitation aux services vétérinaires chargés d’euthanasier les bovins, selon un photographe de l’Agence France-Presse présent sur place, qui n’a pas fait état de présence policière pour le moment. Près de 200 personnes étaient déjà mobilisées mercredi.
Le préfet de l’Ariège, Hervé Brabant, a assuré dans la matinée au micro d’Ici Occitanie que « les mesures sanitaires qui s’imposent conduisent à ce que le troupeau soit abattu, c’est la meilleure solution qu’on puisse apporter. Aujourd’hui, c’est la seule solution qui fonctionne (…) pour préserver le cheptel français ».
Syndicats et chambres d’agriculture avaient proposé, mercredi, un protocole expérimental au ministère de l’agriculture afin que les abattages soient limités aux vaches contaminées et que la santé du reste du troupeau soit contrôlée par test PCR pendant quatre à six semaines. Ils avaient également appelé à une « vaccination massive, rapide et efficace au-delà des zones règlementées » ainsi que la mise en place d’une zone de protection de 5 kilomètres autour du foyer.
Jusqu’ici, la réglementation visant à éviter la propagation de la maladie prévoit que l’ensemble du troupeau concerné soit abattu et l’instauration de « zones réglementées » dans un rayon de 50 kilomètres autour du foyer de DNC, un périmètre dans lequel les déplacements de bovins sont interdits ou restreints et où les bêtes sont vaccinées.
Un autre cas dans les Hautes-Pyrénées
« L’abattage total est une aberration complète, une absurdité, parce qu’on voit bien depuis fin juin que la gestion de la DNC par l’Etat est calamiteuse et n’est pas bonne », a dénoncé Sébastien Durand, président de la Coordination rurale en Ariège.
Un autre cas de DNC a été détecté mercredi dans un élevage de la commune de Luby-Betmont, dans les Hautes-Pyrénées, où plusieurs dizaines d’agriculteurs sont également mobilisés pour empêcher l’abattage prévu vendredi, a précisé Sylvain Arberet, président de la Coordination rurale des Hautes-Pyrénées.
Les cas détectés de DNC dans l’Ariège et dans les Hautes-Pyrénées sont les premiers recensés dans ces départements depuis la détection du premier foyer en Savoie le 29 juin 2025. Cette maladie, apparue en juin en France et non transmissible à l’humain mais pouvant entraîner la mort de bovins, est « sous contrôle » assure de son côté le ministère de l’agriculture.
La préfecture a mis en place un centre opérationnel départemental destiné à coordonner l’action des services de l’Etat dans le cadre de la mobilisation agricole. Face à la colère d’éleveurs, le gouvernement a lancé mardi « des réflexions » sur la vaccination préventive du cheptel français contre la DNC, une stratégie qui divise les acteurs.











11 commentaires
Cette mobilisation d’agriculteurs montre à quel point ce sujet les touche. Mais pourquoi l’abattage massif est-il la seule solution ?
Les risques sanitaires justifient parfois ces mesures, même si c’est dur pour les éleveurs.
Protéger le cheptel français est une priorité, même si les alternatives sont limitées.
Les syndicats proposent des protocoles expérimentaux. Seraient-ils en mesure d’endiguer l’épidémie à moindre coût ?
Cette proposition montre qu’il y a peut-être une autre voie, mais elle reste à prouver.
Une nouvelle fois, les agriculteurs se retrouvent face à des décisions impopulaires mais nécessaires. Leur colère est légitime.
Leur travail est déjà difficile, alors ajouter ces contraintes n’arrange rien.
On voit bien ici l’opposition entre la sécurité sanitaire et les enjeux économiques pour les éleveurs. Qui doit céder ?
La sécurité sanitaire doit primer pour éviter une crise plus grave.
La dermatose nodulaire contagieuse est une maladie redoutable. La réaction des agriculteurs est compréhensible, mais l’efficacité de la mesure est incontestable.
Tout à fait, la santé animale passe avant tout.