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Un détenu du quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) a quitté lundi 24 novembre l’établissement vers 7 h 40 pour une permission de sortie « employeur » qui fait polémique, selon l’Agence France-Presse (AFP). Sur place, l’agence a vu plusieurs véhicules sortir au même moment, dont une voiture banalisée ainsi qu’un van SNCF. Le calme autour de la prison est rapidement revenu dans la foulée.

« Il est parti », a ensuite confirmé à l’AFP David Lacroix, délégué FO-Pénitentiaire à Vendin-le-Vieil. Une sortie dans ce cadre se fait sans escorte, mais un « dispositif » sera toutefois mis en place toute la journée, a assuré dimanche l’entourage du ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, à l’AFP.

« Il n’est pas surveillé, il n’est pas escorté. Il y a quelqu’un de son entourage qui est venu le chercher et (…) conformément à la décision judiciaire qui a été rendue par le juge judiciaire, il va d’un point A à un point B pour préparer, muscler, renforcer sa réinsertion », a affirmé lundi son avocate, Me Marie Violleau, sur BFMTV.

Le détenu, libérable en 2029, a rendez-vous avec un potentiel employeur dans l’agglomération lyonnaise. Il devrait s’y rendre en TGV de Lille, selon David Lacroix. Sa permission de sortir, accordée par un juge d’application des peines malgré un avis défavorable du parquet de Béthune et confirmée par la chambre d’application des peines de la cour d’appel de Douai, court jusqu’à 21 heures.

Selon une source syndicale, il s’agit de Ouaihid Ben Faïza, 52 ans, membre important d’un vaste réseau de trafic de drogue de Seine-Saint-Denis. En 2014, alors qu’il était incarcéré à la prison de Villepinte depuis trois ans, Ouaihid Ben Faïza s’était évadé avec l’aide d’un commando armé à sa sortie d’une consultation à l’hôpital. Sa cavale avait duré deux semaines.

La permission de sortie d’un détenu avec un tel profil a notamment suscité l’indignation de syndicats d’agents pénitentiaires ces derniers jours. Le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a exprimé dimanche son intention de modifier les règles d’application des peines en matière de criminalité organisée, en créant, comme en matière de terrorisme, « un droit spécifique et un juge d’application spécialisé qui connaît parfaitement les profils dangereux ».

« Il faut du bon sens, tout simplement », a déclaré lundi Thomas Vaugrand, secrétaire général du syndicat UFAP UNSA-Justice dans les Hauts-de-France, présent lundi matin à Vendin-le-Vieil.

Une telle permission de sortie de droit commun, « ça ne va pas avec les conditions d’isolement » prévues pour les détenus narcotrafiquants dans les QLCO créés depuis cette année. « On a dit qu’il fallait les couper du monde (…) et aujourd’hui on le laisse sortir dans la nature, tout seul », a ajouté M. Vaugrand.

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10 commentaires

  1. Surveiller les sorties de détenus libérables est complexe, mais laisser sortir sans escorte un ancien narcotrafiquant semble téméraire.

  2. Marie P. Bernard le

    Si la justice juge cette mesure efficace, je leur fais confiance. Mais le public devrait être informé des détails de cette permission.

  3. Paraissant étrange qu’un détenu narcotrafiquant ne soit pas escorté. Quelles garanties avons-nous que cette réinsertion sera effective ?

  4. Marie P. Durand le

    La situation semble être gérée, mais les risques d’évasion ou de corruption sont indéniables. Espérons que les mesures de sécurité soient suffisantes.

  5. Camille Bernard le

    Enfin, une question de sécurité nationale au vu des réseaux criminels impliqués. La décision est-elle justifiée par le contexte ?

  6. Une décision judiciaire controversée. Est-ce que cette permission de sortie est vraiment la meilleure façon de préparer une réinsertion ?

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