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Alors que la COP30 a confirmé les limites du multilatéralisme, la transition bas-carbone repose désormais d’abord sur les entreprises, capables d’agir vite et à grande échelle. Belem, au Brésil, aurait dû marquer, dix ans après l’accord de Paris (2015), le moment où la communauté internationale se décidait enfin à organiser la sortie des énergies fossiles. Mais elle restera une occasion manquée, en net recul par rapport aux intentions affichées à Dubaï deux ans plus tôt. Certes, quelques avancées ont été obtenues (adaptation, transition juste, indicateurs mondiaux), mais sans feuille de route contraignante pour sortir du charbon, du pétrole et du gaz.

Quelques pays volontaristes, derrière la Colombie, ont lancé un processus parallèle. Un progrès symbolique : tant que les énergies fossiles resteront au cœur du système énergétique, aucune trajectoire crédible vers 1,5 °C n’est possible. C’est la limite structurelle des COP : dans un monde polarisé, il est illusoire d’attendre d’un consensus à 200 Etats qu’il tranche seul la question des énergies fossiles.

Les réglementations internationales ne feront donc pas la transition à notre place, malgré les progrès réels : sans les efforts engagés depuis 2015, nous serions proches de + 4 °C. Et 2024 a marqué un tournant avec 90 % des capacités énergétiques additionnelles désormais électriques et bas-carbone, tandis que les émissions chinoises cessent d’augmenter.

Point de bascule décisif

Alors que l’enjeu n’est plus de commenter les déclarations politiques, mais de déployer concrètement les solutions existantes, notamment grâce à l’électrification qui est la voie la plus rapide et crédible pour réduire les émissions, la responsabilité se déplace vers les acteurs capables d’agir vite et à grande échelle.

D’un côté vers les Etats, bien sûr, mais aussi, et de plus en plus, vers les entreprises de toutes tailles qui n’attendent plus les sommets mondiaux pour avancer – malgré le « backlash écologique » et les reculs réglementaires. Plus de la moitié des dirigeants, contre un tiers en 2018 (Bain, 2025), cite désormais l’intérêt économique comme première motivation : baisse des coûts, résilience des chaînes de valeur, attractivité pour les talents, accès au capital. Les entreprises qui vont le plus loin dans la décarbonation – jusqu’aux produits – ont même quatre fois plus de chances d’en retirer un bénéfice (BCG, 2024).

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3 commentaires

  1. Chloé E. Thomas le

    Sans feuille de route contraignante, les engagements restent trop vagues. Comment croire à la neutralité carbone si le charbon et le pétrole ne sont pas sérieusement encadrés ?

  2. La COP30 montre une fois de plus que les promesses internationales sont souvent plus faciles à faire qu’à tenir. Espérons que les entreprises prennent le relai pour accélérer la transition énergétique.

  3. L’inaction climatique coûte effectivement très cher, surtout pour les pays qui subissent déjà les conséquences extrêmes des changements climatiques. Les énergies fossiles doivent être progressivement abandonnées.

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