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Peut-être va-t-il pleuvoir ? Peut-être y aura-t-il même du brouillard ? Peu importe ! Quelle que soit la météo, ce mardi 11 novembre, 107e anniversaire de l’armistice de 1918, le son puissant et envoûtant de la cornemuse résonnera à midi précis au Lochnagar Crater, un incroyable lieu de mémoire proche d’Amiens.
Les habitants d’Ovillers-la-Boisselle (Somme) parlent plutôt du grand trou de mine pour évoquer cette plaie béante de 90 mètres de diamètre qui défigure les champs de blé entourant leur village. Le terme écossais renvoie, lui, à un vieux volcan des Highlands dont le gigantesque cratère abrite aujourd’hui un loch tourmenté. Ces deux noms témoignent de la violence de feu déclenchée le samedi 1er juillet 1916 par les forces britanniques et françaises, au premier jour de la longue et sanglante bataille de la Somme. A n’en pas douter, le Lochnagar Crater est l’une des cicatrices les plus spectaculaires de la première guerre mondiale.
C’est à cet endroit précis qu’explosèrent, à 7 h 20, près de 30 tonnes de dynamite enterrées sous les premières lignes allemandes par des soldats du génie, d’anciens mineurs gallois pour la plupart, ayant creusé en secret des galeries souterraines depuis des mois. De toutes les détonations qui retentirent simultanément ce jour-là, celle-ci fut la plus puissante. Pourtant, aucune d’entre elles ne réussit à faire reculer l’ennemi, à La Boisselle comme ailleurs. Les troupes du Kaiser résistèrent partout sur la ligne de front malgré les tirs d’obus incessants et les vagues d’attaques des 400 000 Britanniques et des 200 000 Français engagés dès le début des affrontements. Ce fut une hécatombe. Le 1er juillet 1916 est considéré comme la date la plus meurtrière de l’histoire militaire du Royaume-Uni et de son Empire.
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10 commentaires
La bataille de la Somme reste l’une des plus meurtrières, ces initiatives locales permettent de ne pas oublier.
Absolument, les commémorations locales gardent vivante la mémoire collective.
Le Lochnagar Crater est un symbole saisissant de l’horreur des combats, difficile d’imaginer ce que ces anciens mineurs ont vécu.
Oui, c’est un témoignage silencieux de la guerre souterraine menée par ces hommes courageux.
Les cornemuses sont souvent associées à l’Écosse, c’est intéressant de voir leur rôle dans un lieu de mémoire français.
Cela montre le lien historique entre les troupes britanniques et françaises pendant la guerre.
Quelle manière poétique de commémorer la Grande Guerre avec des cornemuses, cela rend hommage aux soldats et à leur sacrifice.
Tout à fait, c’est un son qui porte loin et qui touche profondément.
J’espère qu’il y aura du soleil pour mettre en valeur ce lieu de mémoire unique lors de la cérémonie.
La météo ne doit pas gâcher la solennité du moment, peu importe qu’il pleuve ou non.