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Daniel Zagury, psychiatre et expert honoraire, revient sur la manière dont la justice prend en compte les troubles psychiatriques, avec une pression de la société toujours plus forte à ne pas « irresponsabiliser des personnes qui ont commis des actes ayant créé, souvent, une grande émotion collective ». Le médecin, auteur de Comment répondre au massacre de la psychiatrie française ? (Alpha, 2024), alerte sur une psychiatrie publique « exsangue », rendant illusoire un « tri médico-judiciaire » qui fonctionnerait en amont de la prison.
La maladie psychique est surreprésentée en prison. Est-ce le signe que la justice envoie de plus en plus en détention des gens qui étaient autrefois soignés en hôpital psychiatrique ?
C’est vrai que, quand on se penche sur le nombre d’abolitions du discernement prononcées par la justice pour des personnes souffrant de troubles psychiques [article 122-1, autrefois « état de démence » dans l’ancien article 64 du code pénal], cela n’a cessé de diminuer ces dernières années. Aujourd’hui, on arrive à très peu de conclusions d’une abolition – moins de 1 % des affaires clôturées à l’instruction. Celle-ci ne doit être retenue que lorsque les experts aboutissent au fait qu’il n’y a pas d’autre explication à l’acte commis que la maladie mentale.
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14 commentaires
La société exige moins d’indulgence pour les auteurs de crimes, mais cela ne devrait pas empêcher une évaluation juste de leur santé mentale.
Absolument, la justice doit rester impartiale malgré la pression sociale.
Les examens psychiatriques en garde à vue sont-ils réellement fiables dans des conditions aussi difficiles ?
Pourquoi les abolitions du discernement sont-elles si rares aujourd’hui ? Est-ce une question de ressources ou de mentalité ?
Probablement un mélange des deux : manque de moyens et une vision plus punitive de la justice.
La psychiatrie publique est en crise, et cela a des conséquences directes sur la justice.
Tout à fait, il faut des moyens supplémentaires pour les établissements spécialisés.
L’article soulève des questions importantes sur l’équilibre entre justice et santé mentale.
C’est un débat vital pour éviter une dérive dans le traitement des troubles psychiques.
Les conditions indignes des examens psychiatriques en détention doivent être réformées.
C’est un problème bien connu, mais les réformes tardent à venir.
La psychiatrie publique est souvent négligée, ce qui complique le traitement des malades mentaux dans le système judiciaire.
Est-ce que cela signifie que la justice ne prend plus en compte les troubles mentaux comme autrefois ?
C’est inquiétant, surtout quand on voit la surreprésentation des personnes atteintes de troubles psychiques en prison.