Listen to the article
October en 2024, Koregraf en avril, WiSeed il y a quelques semaines : les déboires des plateformes de financement participatif (crowdfunding) mettent les nerfs des investisseurs à rude épreuve. Si les deux premières ont mis la clé sous la porte, la dernière a été placée en redressement judiciaire. Les trois ont en commun de faire partie des pionnières du marché. Signe que la crise du secteur n’épargne aucun acteur.
Jusqu’en 2022, le crowdfunding attirait facilement les épargnants. En prêtant de l’argent à des sociétés, appelées « porteurs de projet », ils pouvaient espérer des rendements élevés, pouvant atteindre 11 %. Mais l’ensemble du marché a été déstabilisé par le ralentissement de son moteur historique, l’immobilier.
Les plateformes spécialisées dans l’immobilier ont vu une bonne partie des sociétés qu’elles ont financées ces dernières années (marchands de biens et promoteurs) être fragilisées par l’envolée des taux d’intérêt et la baisse de la demande qui s’est ensuivie. Plombées par le ralentissement de la commercialisation de leurs immeubles, nombre d’entre elles se sont retrouvées incapables d’honorer leurs créances. D’après les baromètres du cabinet de conseil Forvis Mazars, de 20 % à 25 % des montants empruntés accusent actuellement un retard de remboursement de plus de six mois, et 15 % font l’objet de procédures collectives.
Inquiets de ces difficultés, les particuliers ont commencé à se détourner du crowdfunding, tous segments confondus. Pour preuve, l’effritement de la collecte du marché ces dernières années : 2,4 milliards d’euros en 2022, 1,7 milliard en 2024 et encore moins attendu en 2025. Ce retrait est particulièrement flagrant pour le financement de start-up, qui a reculé de près de 47 % au premier semestre (66 millions d’euros) par rapport à la même période en 2024. Seuls les projets sur les énergies renouvelables ont tiré leur épingle du jeu, avec 117 millions d’euros collectés entre janvier et juin (+ 7 %).
Il vous reste 63.82% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.








21 commentaires
Les taux d’intérêt élevés ont vraiment plombé le secteur immobilier. Est-ce une crise passagère ou durable ?
Difficile à dire, mais les taux devraient rester élevés encore un moment.
Le crowdfunding semblait être une solution accessible pour investir, mais les risques sont énormes.
Oui, il faut être très prudent avec ce type de placement.
Ces échecs successives montrent que même les pionniers du secteur peuvent trébucher.
C’est un secteur encore jeune, donc très volatile.
Ce reportage montre bien les risques du crowdfunding. Comment les épargnants peuvent-ils éviter de tomber dans ces pièges financiers ?
C’est vrai, il faut bien se renseigner sur la solidité des projets avant d’investir.
Les rendements élevés sont souvent trop beaux pour être vrais.
Les baromètres du cabinet Forvis Maz montrent une baisse significative. À quel point la situation est-elle critique ?
Elle l’est, car les défauts de paiement augmentent rapidement.
La chute des plateformes de crowdfunding est regrettable, mais elle rappelle l’importance de la diversification.
Exact, mieux vaut ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
Je me demande combien d’épargnants vont perdre leur investissement à cause de ces défaillances.
C’est malheureusement une réalité pour beaucoup, hélas.
La crise du crowdfunding semble toucher tous les acteurs, petits et grands. Quelles solutions pour redresser la barre ?
Une meilleure sélection des projets financés serait un premier pas.
Investir dans l’immobilier via le crowdfunding était une bonne idée en son temps, mais plus maintenant.
C’est une leçon coûteuse pour beaucoup de monde.
Comment les régulateurs peuvent-ils mieux protéger les petits investisseurs ?
Des règles plus strictes sur la transparence seraient un bon début.