Listen to the article
La mobilisation des agriculteurs opposés à la politique gouvernementale d’abattage massif des bovins en cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a reflué après une semaine de manifestations, avec moins d’une dizaine de barrages maintenus dimanche 21 décembre, selon la gendarmerie, essentiellement dans le Sud-Ouest.
Huit axes routiers ou autoroutiers restaient bloqués dimanche matin, dont l’A63 près de Bordeaux, l’A64 entre Toulouse et Bayonne, l’A65 entre Pau et Bordeaux ou l’A75 en Lozère, selon les gendarmes. La veille, 50 actions mobilisant 1 619 personnes avaient été comptabilisées par le ministère de l’intérieur dans toute la France, contre 93 actions vendredi, 110 jeudi et 80 mercredi.
À Cestas, au sud de Bordeaux, la Coordination rurale de Gironde (CR33) a rouvert samedi une bretelle de l’A63 pour permettre aux vacanciers de passer le barrage, établi depuis dimanche dernier et maintenu dans le sens Sud-Nord.
« On reste, peut-être jusqu’à lundi ou mardi, on ne sait pas », a déclaré dimanche à l’Agence France-Presse (AFP) Ludovic Ducloux, coprésident de la CR33, malgré les appels du gouvernement à une « trêve de Noël ». « On va tenir. Après, parmi ceux qui lèvent le camp, il y en a qui viennent nous rejoindre », assure le viticulteur, promettant « d’autres blocages ».
À Carbonne (Haute-Garonne), le barrage de l’A64 en est à son dixième jour. « Le moral est toujours là », a déclaré à l’AFP Benjamin Roquebert, éleveur à Capens, qui a passé la nuit sur place. « Il n’a pas fait trop froid, on a des petits chauffages, c’est largement supportable », a souligné l’agriculteur de 37 ans, disant pouvoir « tenir longtemps ».
Une vache sur cinq vaccinée dans le Sud-Ouest
La Coordination rurale et la Confédération paysanne, opposées à la stratégie mêlant abattages massifs et vaccination contre la dermatose, n’ont pas appelé à la levée des blocages. Les sections départementales sont libres de continuer le mouvement, selon la CR.
Dans La Tribune Dimanche, quatre anciens ministres de l’agriculture, Michel Barnier, Marc Fesneau, Stéphane Travert et Julien Denormandie, ont pour leur part affirmé leur soutien à l’abattage total dès la détection d’un cas, avertissant contre la « division » ou des mesures guidées par « l’émotion ».
Le premier ministre, Sébastien Lecornu, a assuré samedi soir qu’environ 50 % du cheptel ariégeois était désormais vacciné contre la dermatose, 70 % dans l’Aude et 100 % dans les Pyrénées-Orientales. Ces trois départements ont recensé des cas, ils sont donc prioritaires pour la vaccination. Selon les chiffres du premier ministre, à peine une vache sur cinq a été vaccinée sur les dix départements concernés dans le Sud-Ouest.










8 commentaires
Les agriculteurs du Sud-Ouest semblaient déterminés à maintenir leurs blocages malgré les appels à cesser les manifestations. On peut se demander quelle sera l’évolution de la situation après les fêtes de fin d’année.
Une baisse notable des actions protestataires, ce qui est rassurant. Mais pourquoi le Sud-Ouest persiste-t-il? Des enjeux locaux particuliers, peut-être?
Oui, chaque région a ses spécificités. Les négociations doivent tenir compte de ces différences.
C’est une situation complexe, mais les blocages routiers ont un impact évident sur les déplacements, surtout pendant cette période de vacances. Peut-être que des négociations pourraient éviter une escalade?
Les manifestations refluent dans une grande partie du pays, mais le Sud-Ouest reste un foyer de tension. Le gouvernement va-t-il finalement céder ou durcir sa position?
Difficile à dire, mais la pression des agriculteurs pourrait forcer des discussions plus sérieuses.
Cette affaire montre les tensions entre les politiques agricoles et les réalités du terrain. Espérons que des solutions émergent rapidement pour apaiser les tensions.
Absolument. L’agriculture est un secteur vital qui mérite une approche plus mesurée.