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Le maire de Lecci (Corse-du-Sud), Don Georges Gianni, a été condamné, mercredi 8 octobre, à Bastia à cinq mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour « prise illégale d’intérêt » après avoir délivré des permis de construire à des sociétés liées à ses fils, a fait savoir le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre.
Sur le fondement de « plusieurs dénonciations anonymes puis d’un signalement des services de la préfecture de Corse-du-Sud, une enquête préliminaire était ouverte au début de l’année 2023 afin de déterminer les conditions de la réalisation de plusieurs opérations immobilières sur le territoire de la commune de Lecci (Corse-du-Sud) », située à proximité de Porto-Vecchio, précise, dans un communiqué, le procureur de la République de Bastia, à la tête du pôle économique et financier de Bastia.
Cette enquête menée par la section de recherches de la gendarmerie de Corse révélait que, « au cours de la période courant de 2014 à 2022, six permis d’aménager et près d’une cinquantaine de permis de construire avaient été délivrés par le maire de la commune, Don Georges Gianni, au profit de sociétés intéressant ses fils Matthieu et Nicolas Gianni », poursuit le procureur.
Entendu, le maire de Lecci, également président du Syndicat de valorisation des déchets de la Corse (Syvadec), a reconnu « la matérialité des faits qui lui étaient reprochés, qualifiés de prise illégale d’intérêt par une personne dépositaire d’un mandat électif » et a accepté « un jugement sur reconnaissance préalable de culpabilité », selon le magistrat. Jean-Philippe Navarre précise que « cette condamnation n’est pas assortie du prononcé d’une peine d’inéligibilité » au vu « des mesures prises par la commune depuis la révélation des faits pour prévenir le renouvellement des infractions ».
9 commentaires
Cinq mois de prison avec sursis et une amende, c’est une peine assez légère pour un maire qui a abusé de sa position.
C’est effectivement un peu léger, mais c’est toujours un signal fort envoyé aux élus tentés de dépasser les limites.
La justice corse a parfois la main légère dans ce genre d’affaires. C’est regrettable.
Cette condamnation confirme l’importance de séparer strictement les intérêts personnels et les fonctions publiques.
Malheureusement, cette leçon arrive après des années de prêtres et de procédures douteuses.
Exactement, les élus doivent donner l’exemple en matière d’éthique.
Cette affaire soulève des questions sur les conflits d’intérêts dans la gestion des autorisations urbanistiques en Corse. Comment éviter de telles situations à l’avenir ?
Des contrôles plus stricts et une transparence accrue des procédures seraient probablement une bonne solution.
C’est un problème récurrent dans certaines municipalités. Il faut renforcer les mécanismes de contrôle.