Listen to the article
Dans un quartier de Shanghaï en plein renouveau, où se côtoient employés des géants chinois de la tech et amateurs de musées d’art contemporain, à deux pas des berges du fleuve Huangpu, un centre d’innovation a ouvert en 2024 : l’Ampere China Development Center (ACDC) de Renault. Le groupe y a recruté environ 150 ingénieurs, débauchés chez les champions chinois de l’automobile. Il s’agit d’apprendre à concevoir des véhicules qui sont ensuite produits en Europe, à l’image de la nouvelle Twingo E-Tech électrique, conçue en un temps deux fois plus court que ce qui se fait sur son continent d’origine. « Née en France, développée en Chine, produite en Europe, expliquait, en octobre, sur le site Internet du groupe, son directeur de la technologie, Philippe Brunet. Etre proche des meilleurs innovateurs, apprendre avec humilité et construire des partenariats solides n’est pas une option, c’est une nécessité. Nous sommes présents là où se façonne l’avenir de l’industrie automobile. »
Des entreprises européennes présentes en Chine pour apprendre de leurs homologues chinoises : un grand renversement que pourra constater Emmanuel Macron, qui se rend en visite à Pékin et Chengdu du mercredi 3 au vendredi 5 décembre. Le pays est de plus en plus présent dans l’innovation, alors que ses usines ne cessent de monter en cadence : elles dépassent aujourd’hui 30 % de la production industrielle mondiale, posant un défi aux autres économies.
A force de produire pour d’autres, la Chine a engrangé des savoir-faire, une logistique, des process abandonnés au fil du temps ailleurs, à l’image de ce qui s’est passé dans les terres rares, ces métaux indispensables qu’elle est pour l’heure la seule à transformer. Au même moment, les consommateurs chinois sont devenus plus prudents sur la dépense. La concurrence entre acteurs locaux y est redoutable ; elle contraint à proposer toujours plus pour toujours moins cher. Une efficacité que les directeurs de filiale Chine résument souvent à leurs conseils d’administration par la formule « China speed » (la vitesse chinoise), qui prend beaucoup d’acteurs étrangers de court.
Il vous reste 78.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.









21 commentaires
Ce centre d’innovation montre bien que la Chine est désormais un acteur clé de l’industrie automobile.
Absolument, et cela pourrait rééquilibrer les échanges commerciaux.
Je me demande quels avantages fiscaux Renault a obtenus pour s’installer en Chine.
Une question pertinente, surtout avec le contexte économique actuel.
Innovation oui, mais à quel prix pour les employés débauchés en Chine ?
C’est une question éthique qui mérite d’être posée.
On voit bien que la France et la Chine ont des relations économiques très déséquilibrées.
C’est un problème récurrent, et peu d’entreprises françaises osent s’imposer là-bas.
Le déséquilibre commercial entre la France et la Chine ne fait qu’empirer, et des chiffreurs comme Renault essaient de compenser.
Les politiques commerciales doivent évoluer pour mieux équilibrer ces échanges.
Ce centre d’innovation est un bon exemple de coopération internationale, même si les bénéfices sont inégaux.
C’est sûr, mais c’est mieux que l’isolement.
Intéressant de voir Renault s’adapter en Chine pour innover. Cela pourrait changer la dynamique des échanges.
Oui, mais est-ce que ces innovations profitent vraiment à l’économie française ?
C’est une stratégie intelligente, mais il faut voir les résultats sur le long terme.
La Chine investit massivement dans la tech, et les entreprises étrangères n’ont pas vraiment le choix que de s’adapter.
C’est une tendance qui pourrait s’étendre à d’autres secteurs.
La Chine est en train de devenir un leader incontournable en innovation, et les entreprises européennes doivent s’y adapter.
C’est un constat un peu pessimiste, mais peut-être réaliste.
Renault semble avoir compris l’importance de la Chine pour la R&D, mais les autres constructeurs européens suivent-ils ?
Pas tous, car certains sont encore réticents à s’implanter en Chine.