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Mercredi 10 septembre, l’Europe a appris la mort d’un inconnu. Ce jour-là, à 12 h 23, heure des Rocheuses, 20 h 23 à Bruxelles, un homme de 31 ans recevait en pleine gorge une balle tirée d’une des quelque 400 millions d’armes à feu en circulation aux Etats-Unis, dont il avait tant de fois défendu la libre possession et l’usage. Charlie Kirk allait mourir quelques minutes plus tard, fauché dans l’exercice de son art : la rhétorique. Le campus ensoleillé de l’université de l’Utah Valley, à Orem, aura été le théâtre de sa dernière action de persuasion de masse. Son dernier champ de bataille. Avait-il eu le temps de rallier à la cause les étudiants qu’il était venu trouver ? La dernière question qu’on lui a posée portait sur les violences par armes à feu. Qu’importe. Son « martyre » a été vu en direct par trois milliers de personnes et des millions d’autres en ont visionné les images.

Depuis ses 18 ans, à la tête de l’organisation Turning Point USA, Charlie Kirk comptait parmi les propagandistes les plus stratégiques de la contre-révolution américaine. Organisateur de débat, animateur de podcast au visage lisse et aux airs affables, Kirk ciblait la jeunesse. Radical, ouvertement raciste et sexiste, il était parvenu au cours de sa carrière à rallier de puissants donateurs nationalistes chrétiens, gagnant bientôt la confiance de Donald Trump. Son assassinat allait fournir au président américain et au nouveau pouvoir à Washington le « martyr » dont il avait besoin. Mort, Kirk permet de diviser l’Amérique en deux : les adeptes de « Charlie », d’un côté, et ses ennemis de l’autre. A ceux-là, les ennemis de la vérité, de la patrie et de Dieu, lors de la cérémonie religieuse et politique organisée en Arizona pour lui rendre hommage, le 21 septembre, l’idéologue en chef de la Maison Blanche, Stephen Miller, lancera : « Vous n’êtes rien ! »

Mais la mission posthume du martyr Kirk, celle de tracer une ligne nette entre ceux dont l’existence est encore considérée comme légitime et ceux qui ne sont rien, s’arrête-t-elle aux frontières des Etats-Unis ? Avant sa mort, les Européens qui avaient déjà entendu parler de l’idéologue d’extrême droite étaient peu nombreux. Mais, dans la nuit du 10 au 11 septembre, moins de cinq heures après le meurtre, un courrier électronique est arrivé sur les boîtes de réception de la présidente du Parlement européen, des 719 autres eurodéputés et de leurs assistants. L’objet : « Minute de silence en séance plénière – Assassinat de Charlie Kirk ». L’expéditeur : Charlie Weimers, eurodéputé suédois des Démocrates de Suède (SD), parti aux racines fascistes. Dans son message, l’élu, qui réclame un hommage au jeune homme, dénonce une violence politique qui deviendrait « systémique ».

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12 commentaires

  1. Interesting update on comment l’extrême droite européenne a fait allégeance au trumpisme. Curious how the grades will trend next quarter.

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