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La photo a fait le tour du monde. Pastiche d’une scène souvent observée à la Maison Blanche sous la présidence de Donald Trump, on y voit la ministre du climat et de l’environnement suédoise, Isabella Lövin (écologiste), entourée de ses collaboratrices, signer la loi sur le climat, le 2 février 2017. Adopté dans le sillage de l’accord de Paris, conclu il y a dix ans, le texte précurseur en Europe devait mener le pays de 10 millions d’habitants vers la neutralité carbone d’ici à 2045.
A l’époque, le royaume scandinave faisait encore figure de pionnier de la transition écologique. La Suède était parvenue à démontrer qu’« il était possible de combiner la mise en place d’un Etat-providence et le développement économique, tout en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre [d’environ 30 % depuis 1990], grâce à des politiques basées sur la science », explique Johan Rockström, directeur de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat.
Depuis, le tableau a radicalement changé : en 2024, les émissions suédoises sont reparties à la hausse, enregistrant un bond de 7 %, avec une augmentation de 22 % dans le secteur des transports. Parmi les vingt-sept pays membres de l’Union européenne (UE), le royaume se classe bon dernier, derrière la Roumanie et la Lituanie. Certes, les Suédois ont une empreinte carbone plus légère que leurs voisins (7,6 tonnes d’équivalent CO2, contre plus de 10 tonnes pour la moyenne européenne). Mais d’après l’Agence nationale de protection de l’environnement, le pays n’atteindra aucun de ses objectifs climatiques de 2030 à 2045.
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20 commentaires
22 % d’augmentation dans les transports, c’est inquiétant. Peut-être que les politiques suédoises ont manqué d’audace sur ce sujet ?
Effectivement, les mesures prises n’ont pas suffi à contrer l’augmentation de la circulation automobile. Les Suédois privilégient-ils toujours la voiture individuelle ?
Le réchauffement climatique n’attend personne. La Suède doit réagir rapidement pour ne pas laisser les autres pays prendre la tête.
La concurrence entre nations sur le climat est désormais une réalité. La Suède ne peut pas se permettre de traîner.
La Suède a pourtant été un modèle avec son État-providence vert. Pourquoi cette stagnation aujourd’hui ?
Le manque de volonté politique ou de moyens financiers pourraient expliquer cette situation. Les priorités économiques ont-elles changé ?
La Suède avait pourtant montré l’exemple avec ses réductions d’émissions. Que s’est-il passé pour un tel retour en arrière ?
La hausse des transports semble être le principal facteur. Des solutions alternatives moins polluantes n’ont apparemment pas été suffisamment mises en avant.
Intéressant de voir comment un pays peut rapidement perdre sa place de leader climatique. La Suède doit repenser sa stratégie.
Totalement d’accord. Revenir en arrière devrait être un signal d’alarme pour tous les pays engagés dans la transition écologique.
Un bond de 7 % des émissions en un an, c’est alarmant. La Suède a-t-elle sous-estimé les défis de la transition ?
C’est probable. Le pays a peut-être cru que ses progrès passés suffiraient à maintenir sa trajectoire sans ajustements.
La Suède devait être neutre en carbone d’ici 2045. Avec ces chiffres, l’objectif semble désormais compromis.
C’est le cas, malheureusement. La Suède devra plus que jamais accélérer ses efforts pour se rattraper.
Il est cruel de perdre sa place de pionnier. La Suède doit analyser les causes de cet échec pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Une analyse en profondeur est effectivement nécessaire. Il faut identifier les lacunes pour reconstruire une stratégie efficace.
Un exemple qui montre que la transition écologique n’est pas linéaire. Chaque pays doit s’adapter constamment.
C’est vrai, il faut revoir les politiques régulièrement en fonction des résultats. La Suède a clairement manqué de réactivité.
La Suède nous a appris qu’on pouvait concilier économie et écologie. Dommage de voir ces efforts compromis aujourd’hui.
Oui, c’est une réelle déception. Le pays doit absolument retrouver son rôle de modèle climatique.