Listen to the article
Dans la nuit noire et glaciale d’un champ du Loiret, le drone est placé sur sa rampe de lancement, un rail à 45 degrés du sol, d’où il va décoller. Sa mission : surveiller le plus grand chantier ferroviaire du moment, sur la ligne Paris-Orléans, à quelques centaines de mètres de là. L’engin a l’apparence d’un petit avion de 3 mètres d’envergure. Ce profil de « petit planeur » lui permet d’effectuer un « vol de trois heures, hors du champ de vision du pilote et jusqu’à 50 kilomètres de l’antenne », explique Bastien Mancini, patron de Delair, l’entreprise qui a conçu l’engin.
Avec 28 000 kilomètres de voies, 3 200 gares, des milliers de locaux techniques et d’installations diverses, la SNCF sait son réseau vulnérable. Depuis 2015, elle tente de repérer voleurs et saboteurs depuis les airs, une activité qui s’est structurée en 2017 au sein d’une filiale du groupe ferroviaire, Altametris. Ces yeux dans le ciel s’ajoutent à la surveillance plus classique par les 3 200 agents de la Sûreté ferroviaire, à celle des forces de l’ordre ou des entreprises de sécurité privée, à la pose de grillages, de caméras ou de systèmes d’alarme.
Selon le rapport annuel sécurité de la SNCF pour l’année 2024, « la malveillance et les intrusions ont causé plus de 800 000 minutes de retard et impacté près de 40 000 trains ». Cette statistique agrège des faits de nature et d’ampleur très diverses : les « intrusions simples », qui présentent un risque essentiellement pour l’auteur des faits, les vols ou la stricte volonté de nuire.
Il vous reste 82.67% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
14 commentaires
Avec 28 000 km de voies, la tâche semble titanesque. Combien de drones serait-il nécessaire pour couvrir tout le territoire ?
La couverture dépend des zones à risque, mais une flotte de drones bien coordonnée pourrait être efficace.
Les systèmes d’alarme et les grillages sont classiques, mais efficaces. Les drones ajoutent une couche de sophistication indispensable.
Les champs du Loiret sont éloignés, mais les sabotage surviennent souvent près des zones habitées. Pourquoi cette différence ?
Les zones éloignées sont moins surveillées, mais les lieux fréquentés offrent plus de cibles potentielles.
Une initiative à saluer, mais espérons que les résultats seront à la hauteur des investissements engagés.
La SNCF a mis du temps à s’organiser. Pourquoi attendre 2017 pour structurer cette surveillance aérienne ?
La maturation technologique et le coût initial ont probablement joué, comme souvent pour les innovations.
Trois heures de vol, c’est impressionnant pour un drone. Est-ce que la batterie est vraiment le seul facteur limitant ?
Les vols et sabotages coûtent cher en maintenance. Ces investissements en surveillance ne feraient-ils pas économiser à long terme ?
La surveillance par drones est une solution innovante, mais est-ce que cela suffit pour protéger un réseau aussi vaste ?
Les drones complètent les autres moyens de surveillance, mais la collaboration avec les forces de l’ordre reste essentielle.
Intéressant de voir comment la technologie peut aider à sécuriser les infrastructures critiques. Restons vigilants face aux nouvelles menaces.
La combinaison de drones, de gardiens et de caméras montre une approche multidimensionnelle. Reste à savoir si cela dissuadera efficacement les malfaiteurs.