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« CRP ». Trois lettres, un nom : comité de respect des principes. Cette instance de La France insoumise (LFI), une des plus puissantes au sein du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, fait la pluie et le beau temps chez les militants. Son rôle ? Veiller et faire respecter « les textes, les valeurs, les principes et les orientations de La France insoumise », peut-on ainsi lire sur le site Internet de LFI. Officiellement, c’est au CRP que revient le rôle d’exclure les adhérents, qu’ils soient élus ou simples militants.
Les douze membres qui le composent, « volontaires et représentatifs de la diversité géographique et de différents secteurs du mouvement », précise LFI, traitent tout type de dossier : des relations humaines qui s’enveniment, des rivalités entre groupes locaux, des cas d’alcoolisme ou encore des affaires de violences sexistes et sexuelles. « On avait l’impression d’être utile, de ne pas abîmer la dynamique militante en réglant des dossiers parfois compliqués », témoigne Kevin Loquais, ancien membre de ce comité, exclu de LFI en 2024.
Récemment, le CRP s’est occupé de cas plus politiques, en bannissant des cadres soupçonnés de déloyauté. Les plus célèbres s’appellent Alexis Corbière, Raquel Garrido et Danielle Simonnet, compagnons de route historiques de M. Mélenchon, exclus avec d’autres à l’aube des élections législatives anticipées de 2024.
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12 commentaires
On sent une tension entre les valeurs affichées et les pratiques internes. Comment concilier les deux ?
Un défi permanent pour les mouvements politiques.
Le témoignage de l’ancien membre évoque un climat lourd. Faut-il repenser le fonctionnement de ces instances ?
Difficile d’imaginer un comité avec autant de pouvoir sans risque de dérive. Comment éviter les abus ?
Intéressant de voir l’importance des instances internes dans les partis politiques, surtout lorsqu’elles ont autant de pouvoir sur les membres.
Oui, c’est un vrai défi de concilier respect des principes et bienveillance envers les militants.
Mais on peut se demander si ce ne sont pas des outils de contrôle politique déguisés.
Les exclusions politiques recentes montrent que les luttes internes sont souvent plus virulentes que les débats politiques publics.
C’est malheureux, mais c’est souvent le cas dans les partis.
Bannir des cadres soupçonnés de déloyauté, c’est une manière de protéger le parti ou de régler des comptes ?
Les deux peut-être, mais sans transparence, impossible de juger.
Le CRP a une mission délicate, surtout dans les cas sensibles. Comment équilibrer justice et solidarité militante ?