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La plupart des mouvements d’extrême droite partagent la même obsession pour le déclin des naissances. Aux Etats-Unis, Donald Trump s’est autoproclamé « président de la fécondation » lors d’un discours à la Maison Blanche le 25 mars, tandis que son vice-président, J. D. Vance, assurait, en janvier, vouloir « plus de bébés aux Etats-Unis ». En Europe, le président hongrois, Viktor Orban, déclarait, en 2019 : « Nous n’avons pas besoin de migrants, nous avons besoin d’enfants hongrois », avant de lancer un ensemble de mesures (subventions, avantages fiscaux, prêts…) censées encourager les naissances au sein des familles hétérosexuelles, jusque-là sans grand effet.
Inspirée par Orban, l’Italienne Georgia Meloni décrit la faible natalité comme une menace existentielle pour son pays. Elle a notamment instauré une prime de naissance de 1 000 euros et divers avantages pour les familles nombreuses. Dans son cas, comme dans ceux de Trump et d’Orban, l’obsession pour les bébés nationaux traduit aussi le rejet de l’immigration comme option susceptible d’enrayer l’effondrement redouté de la population active – même si le gouvernement Meloni, ambivalent, a jusqu’ici accordé bien plus de permis de séjour que les gouvernements précédents.
La plupart des pays occidentaux, tout comme la Corée du Sud et le Japon, sont aujourd’hui confrontés à cette mutation démographique. Selon les dernières projections d’Eurostat, la population de l’Union européenne, qui comptait 450,4 millions d’habitants au 1er janvier 2025, devrait culminer à 453 millions en 2030, avant de décliner et de tomber sous la barre des 420 millions à la fin du siècle.
Solution temporaire de l’immigration
En France, l’Insee estime que la population active atteindra son pic autour de 2035, et diminuera au-delà. Dans un rapport sur le sujet publié mardi 28 octobre, le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan prévient : dans ces conditions, les Français vont devoir travailler plus longtemps pour maintenir l’équilibre financier des retraites. Emmanuel Macron, lui, avait évoqué le « réarmement démographique » comme une priorité en janvier 2024, sans pour autant déployer de mesures ambitieuses en vue d’y parvenir, si ce n’est la promesse de deux mois de congé de naissance supplémentaires pour les parents.
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19 commentaires
L’immigration est une réalité. Ignorer ce facteur en se focalisant uniquement sur la natalité semble déconnecté des réalités.
Une vision à court terme, malheureusement.
Incroyable comme certains transfèrent leurs angoisses sur la démographie plutôt que de s’attaquer aux causes profondes de la crise climatique.
Dédouanés des responsabilités écologiques, ces discours sont dangereux.
Intéressant de voir comment ces dirigeants politisent la démographie. La transition écologique ne sera pas neutralisée par l’augmentation des naissances.
Exact, les enjeux climatiques nécessitent des solutions concrètes, pas des batailles idéologiques.
Les politiques familiales devraient plutôt accompagner la transition énergétique.
Des discours qui ignorent le fait que le déclin de la natalité est un phénomène mondial.
Une analyse superficielle qui évite les vraies questions.
Les politiques démographiques ne devraient pas être un prétexte pour éviter les véritables réformes environnementales.
Tout à fait, il faut cesser de tromper l’opinion publique.
La démographie est un enjeu complexe. Espérons que les décisions politiques prennent en compte toutes les données, pas seulement les slogans.
L’équilibre entre économie et écologie est crucial.
Les mesures incitatives pour les familles sont nobles, mais est-ce vraiment la solution pour sauver le climat ?
L’impact environnemental d’une population en croissance reste un sujet épineux.
Un article qui soulève des questions cruciales. Comment concilier démographie et transition écologique sans tomber dans le dogmatisme ?
La réponse passe probablement par une approche équilibrée et pragmatique.
Triste de voir que certains politiques utilisent la natalité comme outil de division.
Ils préfèrent détourner l’attention des vrais problèmes écologiques.