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LA LISTE DE LA MATINALE

La rentrée s’achève, le vrai travail peut commencer ! Pour apprendre ou réapprendre, découvrir, réfléchir aussi, voici cinq livres sélectionnés par les journalistes du service Science pour interroger le sens des origines, du vivant et de la place des humains et des animaux sur terre. Rien de moins…

L’impossible adieu aux morts pendant le confinement

Première étape du parcours rituel des funérailles, l’adieu au visage marque la séparation définitive avec le corps du défunt. Dès lors que le cercueil est fermé, il n’est plus visible. L’Adieu au visage est aussi le titre du premier livre – il a fait partie de la première sélection du Goncourt 2025 – de David Deneufgermain, né du journal de bord qu’il a tenu lors du premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, de mars à mi-mai 2020. « Il n’en est ni la traduction, ni l’extension, ni la réécriture mais sa dissolution dans la littérature », prévient l’auteur. Bref, un roman du réel.

Mars 2020 : alors que la France subit de plein fouet la crise sanitaire, que les Français s’apprêtent à se confiner, qu’« il pleut des morts » dans les hôpitaux, et que les professionnels de santé voient déjà arriver la catastrophe, l’auteur, psychiatre de son état, décide de se porter volontaire et d’intégrer l’équipe mobile chargée de la toilette mortuaire.

Très vite, une évidence s’impose. L’équipe qui soigne les malades ne peut pas être celle qui accompagne les morts et « un adieu au visage s’impose » pour les proches endeuillés. Sauf que la toilette mortuaire et l’adieu vont vite disparaître du protocole. « Nous sommes partis pour de la médecine de guerre, et qui dit guerre, dit morts, et si j’insiste sur les morts, assène un responsable hospitalier, c’est parce que pour eux les consignes changent (…) : la famille est prévenue du décès, elle récupère les effets du défunt mais ne pourra en aucun cas voir le corps. »

Comment faire face aux consignes, aux obligations et aux interdictions ? Comment s’opposer à un rationalisme froid quand prendre soin, c’est aussi replacer au centre l’humain. « On ne peut pas se débarrasser des corps comme ça ? (…) Nous devons ouvrir une brèche dans ce protocole », écrit encore l’auteur. Il faut trouver quelque chose qui amortisse la « sale mort ». Ce pas de côté, les personnages du roman y parviendront parfois.

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