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Christian Lequesne est professeur de relations internationales au CERI-Sciences Po, ancien directeur du CERI, il travaille sur la diplomatie, l’Europe et l’état de la démocratie. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont La Puissance par l’image. Les Etats et leur diplomatie publique (dir.) (Presses de Sciences Po, 2021).
Quelle définition proposez-vous du soft power ? Est-ce une notion figée ou évolue-t-elle avec le temps et les pratiques ?
Le soft power consiste pour un pays à convaincre les sociétés des autres pays du caractère attractif de son modèle national. Comme le dit très bien le théoricien américain Joe Nye, il s’agit de « coopter plutôt que d’imposer ». L’attractivité est alors considérée comme un attribut de la puissance. Le soft power ne découle pas nécessairement d’une politique volontariste orchestrée par l’Etat ; c’est là où il se distingue de la diplomatie d’influence, qui est un acte rationnel et calculé de médiation initié par une autorité politique. Bien sûr, le soft power évolue au cours de l’histoire. Il n’est plus le même à l’ère des médias sociaux qu’à l’ère du poste de radio.
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20 commentaires
Intéressant article sur le soft power. Comment ce concept évolue-t-il avec les réseaux sociaux et la désinformation ?
Exactement, les dynamiques ont bien changé avec l’influence numérique.
Quel rôle jouent les entreprises françaises dans le soft power ? Peut-être plus que les institutions ?
Une question pertinente, en particulier dans les secteurs culturels et technologiques.
Intéressant d’explorer comment d’autres pays appliquent le soft power. Des exemples concrets seraient utiles.
L’Australie ou le Canada pourraient inspirer avec leurs approches pragmatiques.
Le soft power semble fragile face aux crises politiques. Comment le renforcer en période instable ?
La cohérence et la crédibilité à long terme sont essentielles.
Je trouve que le soft power repose beaucoup sur la culture. La France a-t-elle encore les moyens de ses ambitions ?
L’ampleur budgétaire et la vision à long terme font souvent défaut.
Le nationalisme semble effectivement miner nos relations internationales. Quels pays le gèrent mieux que nous ?
Certains pays asiatiques excellent dans ce domaine, avec une approche subtile.
Le nationalisme peureux cité dans l’article est un véritable poison. D’autres pays en souffrent-ils aussi ?
Malheureusement, le phénomène est mondial, mais certains y résistent mieux.
Quelle place occupe l’éducation dans la diffusion du soft power français à l’international ?
Un pilier majeur, malgré des ressources parfois insuffisantes face à la demande.
Ces analyses soulignent l’importance des médias. La France devrait-elle revoir sa stratégie de communication ?
Une refonte s’impose, surtout face à la compétition mondiale.
La France partagerait-elle son modèle de soft power avec les autres nations européennes ?
Une coopération serait bénéfique, mais les egos nationaux compliquent souvent les choses.