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Dans les rues de Kigali, les couleurs se répondent en silence : aux drapeaux rwandais fièrement déployés dans la capitale du pays se mêlent çà et là des étendards érythréens, vibrants d’une ferveur contenue. Ces couleurs qu’arborera Biniam Girmay, dimanche 28 septembre, lors de la course en ligne du championnat du monde de cyclisme sur route.

Quelques portraits, punaisés sur les devantures des bâtiments ou brandis dans la foule, suffisent à rappeler que le coureur de 25 ans est bien plus qu’un athlète attendu sur une compétition. Il est devenu une figure de ralliement, un souffle de fierté transnationale. « Ici on est rwandais, mais on soutient Biniam : c’est l’Afrique qui gagne quand il est devant », résume John Ingabire, la bannière bleu-jaune-vert de son pays nouée autour du cou. Plus loin, parmi les spectateurs massés pour assister à la course juniors masculine, vendredi, cette femme dit « rêve[r] de le voir en arc-en-ciel, parce qu’il montre que tout est possible pour un Africain ».

Biniam Girmay est le premier coureur du continent à s’être imposé sur une classique flamande, Gand-Wevelgem, en mars 2022. Quelques semaines plus tard, il devançait Mathieu Van der Poel sur la 10e étape du Giro, pour sa toute première participation à un Grand Tour. Deux ans plus tard, il terminait le Tour de France avec le maillot vert de meilleur sprinteur sur les épaules et trois succès d’étape. Avant lui, seuls deux coureurs africains, blancs, avaient levé les bras sur la Grande Boucle : Robert Hunter en 2007, Daryl Impey en 2019.

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