Listen to the article
L’image est restée dans les mémoires : lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, en juillet 2024, une cavalière en armure s’est élancée sur la Seine. Les organisateurs ont confirmé qu’ils avaient bien Jeanne d’Arc en tête, et la créatrice, Jeanne Friot, a mis en avant sa dimension queer. La cavalière n’est qu’un avatar de plus de Jeanne d’Arc, qui a, rappelons-le, sauvé la ville d’Orléans et fait couronner le roi Charles VII à Reims en 1429, avant d’être capturée par les Anglais en 1430, puis brûlée vive l’année suivante. Mais elle symbolise effectivement l’icône queer qu’est devenue « la Pucelle », d’abord dans le monde anglophone, puis, plus récemment, en France.
A cet égard, l’ouvrage de l’activiste Leslie Feinberg paru en 1996 et intitulé Transgender Warriors (Beacon Press, non traduit) constitue un moment-clé : celui où Jeanne, androgyne avec ses cheveux courts et ses habits d’homme, en vient à incarner un esprit de résistance contre le patriarcat. Depuis, les références à une Jeanne d’Arc queer se sont multipliées, notamment dans la mode et la musique : Madonna lui a consacré un titre en 2015 et, plus récemment, la chanteuse Angèle a posé en 2024 en couverture du magazine Photo, habillée en armure.
Il vous reste 83.1% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
6 commentaires
Une Jeanne d’Arc queer en 2024, et après ? Les débats ne font que commencer.
Les symboles évoluent et prennent de nouvelles significations à travers les époques. Jeanne d’Arc n’échappe pas à cette règle.
Je trouve fascinant que les figures historiques soient constamment réinventées. Cela pose pourtant des questions sur la préservation de leur héritage.
La mode et la musique sont souvent les premiers à s’emparer de ces symboles. Que penser de cette tendance de fond ?
La réinterprétation de Jeanne d’Arc en icône queer est-elle vraiment fidèle à son histoire ou une simple récupération marketing ?
Intéressant de voir comment une figure historique comme Jeanne d’Arc est réappropriée pour refléter des luttes modernes. Cela montre l’éternelle actualité de ses symboles.