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Face à l’accélération des souffrances et des maltraitances imposées ces derniers mois aux personnes migrantes et à la déshumanisation croissante à laquelle elles doivent faire face, on ne peut qu’être pris de vertige. Dans le monde de Donald Trump, il n’y a plus de limite lorsqu’il s’agit de donner corps à l’obsession anti-migrants, à l’imaginaire du « nous » contre « eux », bien pratique pour détourner les regards de l’opinion d’autres enjeux politiques et sociaux et accompagner une dérive vers l’autoritarisme. Nombreuses en sont les illustrations : moyens décuplés alloués à la police de l’ICE [Immigration and Customs Enforcement] pour l’organisation sans précédent d’une traque aux personnes migrantes ; arrestations arbitraires et souvent illégales, jusqu’aux portes des tribunaux ; limogeage de juges défenseurs des droits fondamentaux… Toutes ces décisions sont sous-tendues par un cynisme inhumain, quand on se vante en riant d’enfermer des personnes migrantes dans un « Alcatraz des alligators », ou qu’une vidéo gouvernementale officielle reprend les codes des jeux vidéo pour populariser des chasses à l’homme…
Mesure-t-on réellement ce que notre monde est en train de devenir ? Réalise-t-on à quel point ce qui se joue aujourd’hui autour des questions migratoires se transforme pour nos sociétés en une gigantesque faillite morale et démocratique ?
L’exemple américain accélère des tendances déjà visibles depuis plusieurs années en Europe. Chaque mois est l’occasion de nouvelles annonces venant durcir les conditions d’accueil et de traitement de celles et ceux qui n’ont jamais autant été considérés et traités comme des indésirables. Les débats européens pour faciliter encore davantage les expulsions forcées, y compris vers des pays où les personnes risquent leur vie ; la suspension du regroupement familial en Allemagne et en Autriche, au mépris du droit au respect de la vie privée et familiale ; les multiples entraves et agressions contre les bateaux humanitaires mobilisés pour sauver des vies en Méditerranée sont autant de marques de déshonneur pour l’Union européenne.
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7 commentaires
La déshumanisation des migrants atteint des niveaux inacceptables. Ces discours de haine deviennent normalisés, et c’est extrêmement préoccupant pour l’avenir de nos sociétés.
Il est crucial de se poser des questions sur l’impact de ces politiques sur les valeurs démocratiques. Faut-il vraiment accepter l’usage de la peur comme outil politique ?
La peur est souvent un outil efficace pour manipuler les masses, mais cela ne devrait pas être toléré dans une société soi-disant ouverte.
Donald Trump pousse ses politiques anti-migrants à l’extrême, mais cela cache surtout des échecs politiques internes. Espérons que les citoyens prennent conscience de cette manipulation.
Effectivement, cela abrite les problèmes économiques et sociaux. Cela semble être une stratégie dangereuse pour la démocratie.
Les politiques migratoires actuelles semblent de plus en plus déconnectées des droits humains fondamentaux. Comment peut-on justifier des mesures aussi dures envers des personnes en quête de sécurité ?
C’est vrai, cela reflète une tendance inquiétante vers l’autoritarisme et le mépris des droits fondamentaux.