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La diplomatie souvent brouillonne de Donald Trump, l’aspirant déçu au prix Nobel de la paix qui transforme le département de la défense en celui de la guerre, pilonne les eaux des Caraïbes, menace d’intervention armée le régime de Nicolas Maduro ou les autorités d’Abuja, au Nigeria, suivant l’humeur du jour, n’en a pas moins des constantes. La volonté de puissance en est une, tout comme un négationnisme climatique devenu particulièrement agressif. Il a manifestement échappé au président des Etats-Unis que ces deux invariants peuvent s’avérer contradictoires, comme l’illustre la Conférence des parties sur le climat, la COP30, qui s’est ouverte à Belem, au Brésil, lundi 10 novembre.
Du point de vue des attentes, le contexte ne pousse guère à l’optimisme. Avant même le retour aux affaires de Donald Trump, la diplomatie climatique s’affaiblissait déjà sous l’effet de court-termismes émollients et du retour de la guerre en Europe, qui y bouleverse l’ordre des priorités. Les négociations de la COP30 s’annoncent donc délicates et leurs conclusions, comme lors du précédent exercice, risquent de décevoir.
Mais ce qui se joue à Belem, est aussi, en termes géopolitiques, l’affirmation d’un Sud global. Le concept reste décrié parce qu’il vaut sans doute mieux parler de « Suds », qui ne sont pas toujours alignés sur tout, comme en témoigne la réalité disparate des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), un club alternatif qui parle beaucoup pour ne rien faire. Ces « Suds », pourtant, partagent, au moins pour une majorité significative d’entre eux, une approche rationnelle des enseignements de la science sur le réchauffement climatique et ses origines.
A l’opposé du dogmatisme à courte vue de Donald Trump, ils font également preuve de pragmatisme dans les réponses à apporter aux défis que pose ce réchauffement. Cela ne va pas sans des contradictions que le pays hôte de la COP30, le Brésil, partagé entre les convictions environnementales de son président et sa culture extractiviste, illustre mieux que tout autre.
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19 commentaires
La COP30 à Belem montre une nouvelle fois les tensions entre diplomatie climatique et géopolitique. Comment concilier écologie et rivalités de puissance ?
Le Sud global a-t-il vraiment les moyens de contrer ces logiques ? Les équilibres sont fragiles.
C’est une question complexe, surtout avec des acteurs comme Trump qui mêlent guet-apens géostratégiques et négation des urgences climatiques.
La COP30 sous le thème d’un Sud global. Une opportunité pour repenser les équilibres ?
Peut-être, mais sans réel leadership, les avancées seront limitées.
Intéressant de voir le Brésil accueillir cette COP30 dans un contexte si tendu. Peut-on attendre des résultats concrets ?
Avec Trump de retour, les espoirs sont minces, malheureusement. Les court-termismes dominent.
La COP30 est symptomatique des blocages géopolitiques. Faut-il encore espérer ?
La COP30 risque d’être une nouvelle déception. Mais peut-être est-ce là où le bât blesse ?
Effectivement, les attentes sont basses, ce qui peut préparer les esprits à l’échec.
Comment la planète peut-elle avancer sur le climat avec des dirigeants comme Trump ?
Trump semble ignorer que puissance et écologie ne sont pas toujours incompatibles. Devrait-on s’en surprendre ?
Non, son approche est assez cohérente avec son mépris des faits et de la science. Pathétique.
Les menaces militaires de Trump envers le Venezuela ou le Nigeria montrent son cynisme climatique.
Absolument, sa vision utilitariste des ressources naturelles est préoccupante.
La guerre en Europe renforce les priorités militaires au détriment du climat. Une fausse bonne idée ?
C’est une vision à court terme qui pourrait coûter très cher à long terme. Dommage.
Le Brésil, à Belem, tente de défendre les intérêts du Sud global face aux puissances occidentales. Un bond en avant ?
C’est ambitieux, mais les rapports de force restent inégaux. On verra ce que ça donne.