Budget : la majorité sénatoriale accuse le gouvernement d’avoir « scrupuleusement organisé l’impossibilité d’un accord »

Quelques heures après l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) sur le budget, vendredi 19 décembre, actant l’impossibilité d’aboutir sur le budget au Parlement avant la fin de l’année, les chefs de la majorité sénatoriale ont vivement attaqué le gouvernement. « La responsabilité de cet échec incombe au gouvernement qui a soigneusement, méthodiquement, scrupuleusement organisé l’impossibilité d’un accord », s’indignent Mathieu Darnaud (Les Républicains) et Hervé Marseille (UDI) dans un communiqué commun.

Les deux responsables fustigent « l’attitude regrettable » du gouvernement, coupable selon eux de n’avoir pas fait suffisamment d’efforts pour permettre aux parlementaires de s’accorder. « A se demander si le gouvernement ne souhaitait pas l’échec de la CMP pour aller directement à la loi spéciale », pointent les deux sénateurs.

Le Sénat a abordé la CMP « dans un esprit de responsabilité », assurent-ils, mais la chambre haute « ne pouvait accepter un budget qui ne réduit le déficit que par des augmentations d’impôts et de taxes sans agir sur l’essentiel : la réduction de la dépense publique ».

« Négociations exclusives avec la gauche »

Les groupes LR et Union centriste du Sénat forment une nette majorité au Sénat, qui diffère grandement des rapports de force de l’Assemblée nationale, où trois blocs sans majorité se distinguent.

Le gouvernement s’est « enfermé dans des négociations exclusives avec la gauche, ignorant ostensiblement le reste des forces politiques susceptibles de le soutenir », ajoutent les deux présidents de groupe.

Ils reprochent à l’exécutif d’avoir délibérément ciblé le Sénat en avançant la « radicalité » de certains sénateurs de droite, par la voix de l’entourage du premier ministre, Sébastien Lecornu, jeudi. « Ces mots, indignes de ceux qui les ont prononcés, sont inacceptables. Ils ont définitivement fermé les voies de passage qui avaient été patiemment explorées entre les rapporteurs généraux des deux assemblées en amont de la CMP », regrettent enfin Mathieu Darnaud et Hervé Marseille.