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Brigitte Macron n’a pas vraiment de regrets, mais elle est « désolée ». L’épouse du chef de l’Etat est revenue pour la première fois, lundi 15 décembre, dans un entretien avec le média Brut, sur la polémique née des insultes qu’elle avait proférées contre des militantes féministes qualifiées de « sales connes ». « Je suis désolée si j’ai blessé les femmes victimes, c’est à elles et à elles seules que je pense », a déclaré Brigitte Macron, avant d’ajouter que ses propos étaient privés, et destinés à « quatre personnes ».
Interrogée pour savoir si elle regrettait ces paroles tenues en marge d’un spectacle de l’humoriste Ary Abittan, elle a répondu : « Je ne peux pas regretter de parler. Je suis effectivement l’épouse du président de la République, mais je suis avant tout moi-même. Et donc, quand je suis dans le privé, je peux me lâcher de manière qui n’est absolument pas adéquate. »
L’épouse d’Emmanuel Macron avait tenu ces propos début décembre en évoquant des militantes féministes qui avaient interrompu un spectacle d’Ary Abittan, accusé de viol mais ayant bénéficié d’un non-lieu de la justice. Les mots de Brigitte Macron avaient été captés sur une vidéo publiée par le site de l’hebdomadaire Public.
En coulisse avec l’artiste, Brigitte Macron dit avoir voulu répondre à « sa peur » au lendemain de ces incidents qui avaient perturbé son spectacle. « J’avais besoin de rassurer. Je voulais rassurer, certainement maladroitement, mais je n’avais pas d’autres mots à ma disposition à ce moment-là », a encore expliqué la première dame, faisant valoir son « droit de parler » et son « droit de penser ». Elle a précisé qu’elle ignorait que ces échanges étaient filmés.
La lutte contre les violences sexuelles, sa « priorité »
Quatre militantes du collectif féministe #NousToutes, portant des masques à l’effigie d’Ary Abittan avec la mention « violeur », avaient interrompu son spectacle le 6 décembre dans la salle parisienne des Folies Bergère, scandant « Abittan violeur ».
Fin 2021, l’humoriste avait été accusé de viol par une jeune femme qu’il fréquentait depuis quelques semaines. Après trois ans d’enquête, l’instruction a abouti à un non-lieu confirmé en appel en janvier, mais son retour sur scène est, depuis, contesté par des féministes protestant régulièrement aux abords des salles où il se produit.
Dans cette interview à Brut réalisée en extérieur de façon apparemment impromptue, Brigitte Macron réaffirme son engagement en faveur des victimes de violences et de harcèlement. « Quand on me demande de l’aide, je le fais toujours sur ce sujet parce que c’est une priorité », dit-elle, tout en revendiquant de la discrétion dans les actions qu’elle peut conduire. « Tout ce qui leur arrive me regarde », ajoute-t-elle.
Les propos de Brigitte Macron ont provoqué une vague de soutien envers les militantes féministes, de nombreuses actrices ou célébrités publiant des messages sur les réseaux sociaux affirmant : « Moi aussi je suis une sale conne ».










10 commentaires
Intéressant qu’elle souligne que ses propos étaient privés. À quel moment un acteur public n’est plus acteur public ?
Excellente question. La limite est souvent floue, surtout avec les médias d’aujourd’hui.
Les Domenicains féministes ont été insultées pour une raison précise. Faut-il vraiment s’excuser si on partage un avis sous le coup d’une émotion ?
L’émotion peut justifier un propos, mais pas son impact. Une réflexion sur le langage employé serait utile.
Un entretien qui relance le débat sur la place des épouses de chefs d’État. Devraient-elles être traitées comme des personnalités politiques ?
C’est une question complexe. Leur rôle n’est pas clairement défini, ce qui crée parfois des malentendus.
Désolée, mais j’ai du mal à voir des excuses sincères derrière ces mots. Quand on blesse, il faut assumer pleinement ses paroles.
Certaines excuses sont plus tactiques que véritablement empathiques, c’est malheureux.
Une déclaration qui montre à quel point les propos privés peuvent avoir des conséquences publiques. Brigitte Macron a raison sur un point : être une figure médiatique implique une certaine responsabilité.
Effectivement, mais était-ce vraiment une insulte inédite ? Le débat reste ouvert.