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En grande pompe, BFM-TV célébrait, jeudi 27 novembre, ses 20 ans lors d’une soirée anniversaire dans les locaux à Paris, où se pressaient journalistes et anciens collaborateurs. Tristan, un correspondant régional, qui souhaite rester anonyme, n’a pas, lui, été invité. « Pourtant, sur le terrain, je trimballe mon micro recouvert d’une bonnette aux couleurs de la chaîne. Il m’est arrivé de dormir dans ma voiture, de me faire insulter et brocarder en son nom », souligne le journaliste reporter d’images (JRI).
Depuis une quinzaine d’années, Tristan travaille à plein temps pour la chaîne d’information continue par l’entremise d’Atlantel Image Maximum Vidéo (AIMV). Cette agence de presse audiovisuelle bordelaise, filiale du quotidien Sud Ouest, emploie quatre journalistes en CDI et une dizaine de journalistes rémunérés à la pige, installés à Toulouse, à Nantes, à Montpellier et à Bordeaux, pour suivre 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, l’actualité de 34 départements.
Mais, fin septembre, AIMV s’est vu notifier la fin de son contrat de sous-traitance au 31 décembre 2025. « Comme pour tout prestataire, nous avons appliqué la procédure habituelle : notification dans les délais, évaluation de nos besoins et étude des offres disponibles sur le marché. Cette décision répond à l’évolution de nos besoins éditoriaux et à l’exigence d’efficacité d’une chaîne d’information en continu », explique la direction de BFM-TV. « La sous-traitance audiovisuelle est une pratique courante et encadrée, et la part de BFM-TV dans l’activité d’AIMV reste limitée », se défend-elle. Conséquence : les correspondants, salariés d’AIMV, travailleront pour les autres clients de l’agence, tels que M6 et TF1.
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12 commentaires
La sous-traitance peut-elle vraiment garantir une couverture médiatique de qualité ? Ce cas en doute sérieusement.
La qualité souffre souvent des contraintes budgétaires, malheureusement.
Sacrifice nécessaire ou injustice flagrante ? Le débat sur la sous-traitance dans les médias reste ouvert.
Un cas frappant de l’impact des décisions économiques sur le secteur journalistiquement. Les précaires en payent le prix.
C’est un problème récurrent dans de nombreuses industries, pas seulement les médias.
Ces journalistes méritent mieux. Leur travail est essentiel, mais leur statut semble précaire.
Les relations de sous-traitance en journalisme posent des questions sur la précarité des travailleurs des médias. Pauvre Tristan, victime indirecte de la logique économique.
Les sous-traitants ne devraient-ils pas bénéficier des mêmes protections que les salariés directs ?
La situation est en effet alarmante. Comment concilier rentabilité et éthique ?
La fin des contrats de sous-traitance met en lumière la vulnérabilité de ces journalistes. Qui assurera leur avenir ?
Intéressant de voir comment les журналиstes régionaux sont souvent les oubliés des célébrations officielles.
Exact, ils font le travail de terrain sans toujours être reconnus.