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Le manque de transparence de Paris sur les avoirs russes gelés dans les banques françaises critiqué, rapporte le « Financial Times »
Selon le Financial Times, alors que Bruxelles défend un plan de prêt de réparation garanti par les avoirs russes gelés, la France, qui détient 18 milliards d’euros d’actifs souverains russes, fait face à une pression croissante pour contribuer au financement de l’Ukraine.
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, ces fonds, majoritairement logés dans des banques commerciales françaises, restent entourés d’un secret que Paris justifie par la confidentialité bancaire. Une opacité qui agace plusieurs capitales européennes, au moment où Commission européenne souhaite élargir le périmètre des actifs mobilisables au-delà des 185 milliards d’euros détenus par Euroclear, le dépositaire central de titres basé à Bruxelles.
Selon plusieurs sources, les 18 milliards d’euros d’actifs russes en France, ainsi que les 8 milliards en Belgique, sont répartis dans des établissements privés dont les noms n’ont jamais été divulgués. La Belgique, qui craint d’être la seule exposée aux représailles russes et aux risques financiers, insiste pour que les actifs détenus en France et ailleurs en Europe soient inclus dans le mécanisme de prêt. La Commission européenne propose de couvrir les intérêts dus à la Banque centrale de Russie, mais les autorités françaises s’opposent à l’inclusion des actifs détenus par des banques commerciales, invoquant des obligations contractuelles distinctes de celles d’Euroclear.
Contrairement à Euroclear, qui n’a aucune obligation de verser des intérêts à Moscou, les banques privées pourraient être tenues de payer tout ou partie des intérêts accumulés sur ces dépôts. En 2024, Euroclear a généré 5,4 milliards d’euros d’intérêts sur les actifs russes, et 2,4 milliards pour les six premiers mois de 2025, en partie utilisés pour garantir un prêt de 50 milliards de dollars à Kiev.
A Paris, ni l’Elysée, ni le Trésor, ni la Banque de France n’ont souhaité commenter. Les banques françaises, dont BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale, refusent également de s’exprimer. Une « solution » pour « sécuriser des financements » pour l’Ukraine sur la base des actifs russes gelés sera « finalisée dans les prochains jours », a déclaré Emmanuel Macron, le 25 novembre, à l’issue d’une visioconférence avec les soutiens de Kiev.






6 commentaires
Intéressant de voir comment les tensions autour de ces fonds pourraient influencer les négociations futures.
Si l’UE veut vraiment agir, elle doit harmoniser sa politique. Ces disparités entre États membres pourraient affaiblir la position des Ukrainiens.
Pourquoi cette opacité autour des actifs russes en France et en Belgique ? Est-ce réellement une question de confidentialité bancaire, ou y a-t-il autre chose ?
La transparence financière est cruciale, surtout dans un contexte de guerre. La France et la Belgique devraient clarifier cette situation.
Cela rappelle combien les relations internationales sont complexes, surtout quand il s’agit de fonds gelés.
Certains pays semblent privilégier leur sécurité juridique plutôt que la solidarité européenne.