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LETTRE DE SAN SALVADOR
C’est une petite affiche collée sur les murs de toutes les écoles du Salvador juste avant la rentrée des classes de septembre. Elle montre des images de coupes de cheveux classiques et strictes. Elles sont désormais obligatoires pour tous les écoliers.
Pour les filles, « une coiffure simple et naturelle », indiquent les affichettes, et surtout sans teinture, ni mèches décolorées. Pour les garçons, pas de cheveux longs, mais pas non plus rasés sur les côtés avec crête centrale. Cela rappellerait trop l’esthétique capillaire des pandilleros (membres des gangs), contre lesquels le président salvadorien, Nayib Bukele, a déclaré une guerre qui dure depuis mars 2022. Près de 90 000 personnes, soit environ 1,7 % de la population, sont sous les verrous.
Le chef de l’Etat souhaite impulser une nouvelle politique éducative en vue d’« apprendre le respect aux enfants et éviter que les prochaines générations deviennent à leur tour des pandilleros », a-t-il martelé le 15 septembre, jour de la fête de l’indépendance du pays, devant un parterre d’écoliers. A la mi-août, il a nommé à la tête du ministère de l’éducation une capitaine de l’armée, Karla Trigueros, en infraction avec la Constitution du Salvador, laquelle interdit aux membres des forces armées d’être employés au sein du gouvernement sauf lorsqu’il s’agit de défense.
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21 commentaires
La nomination d’une militaire à la tête du ministère de l’Éducation est surprenante.
En effet, cela montre une militarisation croissante du gouvernement.
Je comprends la volonté de changer les mentalités, mais j’espère qu’ils ne négligent pas l’apprentissage réel.
C’est un équilibre difficile à trouver, surtout avec une approche aussi militarisée.
Je me demande si ces restrictions capillaires auront vraiment un effet sur la criminalité.
Cela semble plus symbolique qu’efficace, mais l’intention est louable.
Les mesures strictes sur les coupes de cheveux dans les écoles salvadoriennes sont-elles vraiment nécessaires pour lutter contre les gangs ?
Je pense que cela va trop loin et limite la liberté personnelle des enfants.
Cela pourrait avoir un impact sur l’image de marque du pays si cela est perçu comme une atteinte aux droits humains.
Les coupes de cheveux strictes rappellent des règles courantes dans certains pays, mais dans ce contexte, c’est assez extrême.
Oui, surtout sans consultation préalable avec les parents.
Cette mesure pourrait être un premier pas vers des restrictions plus strictes dans d’autres domaines.
Cela pourrait effectivement ouvrir la voie à d’autres interventions discutables.
Les gangs sont un problème sérieux, mais est-ce que cette approche est la bonne ?
Il aurait probablement fallu des efforts plus ciblés en douceur.
Quelle sera la réaction des familles face à ces mesures ?
Certaines pourraient protester, surtout si cela ressemble à du contrôle excessif.
La politique éducative au Salvador semble de plus en plus autoritaire.
Cela peut effectivement étouffer la créativité et l’individualité des élèves.
Une education avec une apparence stricte, mais le fond manque peut-être.
Tant que l’éducation reste de qualité, l’apparence est secondaire.