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Le 13 septembre, le militant d’extrême droite Tommy Robinson (de son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon) avait rassemblé 110 000 soutiens au cœur de Londres sous sa bannière anti-migrants « Unite the Kingdom » (« Unissons le Royaume »). Une telle démonstration de force de la part d’un repris de justice aux discours xénophobes avait choqué la gauche britannique. Samedi 13 décembre, son nouvel appel à manifester, cette fois pour « remettre le Christ au cœur de Noël », avec sermons et cantiques entonnés face au 10 Downing Street, la résidence du premier ministre, n’a attiré qu’un millier de personnes selon la police.
Pourtant, l’Eglise d’Angleterre et les associations antiracistes prennent très au sérieux cette récupération du message religieux par l’activiste au 1,8 million d’abonnés sur X, qui assure avoir découvert la foi lors de son dernier séjour en prison (entre octobre 2024 et mai 2025). Elles s’inquiètent aussi de ce nouveau nationalisme chrétien dont se revendique une extrême droite britannique jusqu’alors très éloignée des crucifix. Plus de 90 000 personnes étaient connectées simultanément sur X, samedi, pour suivre en direct l’intervention de Tommy Robinson, qui clôturait son événement depuis une tribune improvisée en forme de crèche, avec ciel étoilé et sapin scintillant.
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9 commentaires
Comment peut-on croire à la sincérité de Tommy Robinson après ses antécédents judiciaires ? Cette nouvelle manipulation semble évidente.
Les associations antiracistes ont raison de s’inquiéter. La récupération de la religion par des groupes extrémistes est un danger pour la cohésion sociale.
Tout à fait, surtout dans un contexte de montée des divisions.
Intéressant de voir comment l’extrême droite instrumentalise les symboles religieux pour séduire un nouveau public. Reste à savoir si cette stratégie porte ses fruits sur le long terme.
C’est un phénomène observable dans plusieurs pays, pas uniquement au Royaume-Uni.
Les symboles religieux peuvent effectivement rassembler, mais à quel prix sur le plan social ?
1000 manifestants, c’est nettenent moins que lors de la précédente mobilisation. Cela montre peut-être que le nationalisme chrétien n’est pas aussi populaire qu’il y paraît.
Les chiffres officiels doivent être vérifiés, mais l’écart est effectivement significatif.
Un retour du religieux dans la sphère politique ? Attention à ne pas confondre authenticité spirituelle et opportunisme électoral.