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La cravate commençait à les étouffer. Marine Le Pen a baissé le pouce, lundi 6 octobre, et libéré les aspirations dégagistes de ses députés. Quelques heures après la démission du premier ministre, Sébastien Lecornu, la cheffe de file de l’extrême droite a mis fin ce jour-là à sa stratégie d’institutionnalisation et fait droit aux pressions populistes de sa base, rapportées en vain depuis des mois par ses élus.
Le verrou de la respectabilité a sauté sous les applaudissements des cadres réunis à la hâte dans une annexe de l’Assemblée nationale : le Rassemblement national (RN) – et ses dociles alliés ciottistes – censurerait désormais tout gouvernement, quels qu’en soient le chef et les membres, jusqu’à obtenir une nouvelle dissolution de l’Hémicycle. « La farce a assez duré », a tranché Marine Le Pen. La même qui longtemps a jugé que ce type de menace a priori « décrédibilis[ait] » ses auteurs.
La députée du Pas-de-Calais n’aurait pu rêver meilleure semaine pour remiser ses habits d’honorabilité, étrennés depuis 2017. Le vaudeville politique de cinq jours, conclu vendredi 10 octobre par la reconduction du bail précaire de Sébastien Lecornu à Matignon, a lesté de quelques gags la « plaisanterie » qu’elle promet d’abréger. L’organisation même de ces tractations lui a offert un contraste rêvé pour incarner le « peuple » contre le « système ».
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7 commentaires
Cette décision pourrait renforcer le RN à court terme, mais qu’en pensent les partis modérés?
Intéressant de voir comment le RN abandonne sa modération pour une approche plus agressive.
La position du RN semble commander pour obtenir ce qu’elle veut, mais la stratégie peut se retourner contre eux.
Marine Le Pen joue un jeu politique risqué en radicalisant sa stratégie.
Marine Le Pen passe d’une posture d’institutionnalisation à un discours plus populiste.
Le RN mise tout sur la dissolution, mais est-ce vraiment la solution aux problèmes du pays?
Les cadres du RN applaudissent cette volte-face, mais les électeurs seront-ils aussi convaincus?