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La botte d’un policier s’enfonce dans le sable blanc et aplatit un chapeau décoloré à moitié enseveli. De l’autre pied, il écrase un amas de bouteilles en plastique, d’où dépassent une lampe torche brisée et des chaussures usées. La plage de Mareero, à une dizaine de kilomètres à l’est de la ville de Bossasso, est jonchée de vêtements, des téléphones cassés, des boîtes de thon vides. Ultimes signes de vie des milliers de candidats à l’exil qui, chaque année, embarquent ici sur des embarcations de fortune dans l’espoir de traverser le golfe d’Aden pour rejoindre le Yémen.

Un soldat de la police du Puntland, sur la plage de Bosaso (Somalie), épicentre de la piraterie dans la Corne de l’Afrique il y a une dizaine d’années. Le 16 août 2025.
Objets abandonnés par les migrants tentant la traversée vers le Yémen, sur la plage de Merero, dans le Puntland (Somalie), le 19 août 2025. Ce littoral était jusqu’à récemment l’un des points d’embarquement utilisés par les passeurs de la “route de l’Est”.

Ce passage via le Puntland, région autonome du nord-est de la Somalie depuis 1998, est l’une des deux voies de la « route migratoire de l’Est », qui part de l’Ethiopie pour atteindre le Yémen. Si la plupart des migrants choisissent de transiter par Djibouti, situé à seulement 30 km des côtes yéménites, plus de 58 000 personnes parties d’Ethiopie ont opté pour un passage par la Somalie en 2024, soit 23 % de plus qu’en 2023, d’après un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’immense majorité de ces départs se font depuis les plages du Puntland, moins surveillées.

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12 commentaires

  1. Chloé X. Martin le

    Le Puntland est décidément devenu un point de passage stratégique pour les migrations irrégulières, mais à quel prix pour la sécurité locale ?

  2. Cette situation est vraiment inquiétante. L’État islamique exploite effectivement la vulnérabilité des migrants, ce qui aggrave encore la crise humanitaire dans la région.

  3. Si la Somalie est mal équipée pour gérer ce flux, une coopération renforcée avec Djibouti pourrait-elle être une solution ?

  4. Jean M. Durand le

    Pourquoi l’OIM ne fait-elle pas plus pour désamorcer cette situation en amont, au lieu de simplement compter les migrants ?

  5. Faut-il situer cette augmentation de 23% de migrants transitant par la Somalie dans un contexte plus large de crise économique en Éthiopie ?

  6. Les conditions de vie des migrants en transit semblent particulièrement difficiles, comme le montrent ces déchets abandonnés.

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