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Depuis son ouverture, lundi 22 septembre, devant la cour d’assises du Tarn, à Albi, le procès de Cédric Jubillar souffre d’une impatience. Le récit médiatique qui l’a précédé est au moins aussi dense que les dix-sept tomes du dossier d’instruction. On ne compte plus les articles, les livres, les émissions, les documentaires qui lui sont consacrés. Tout a été exposé. On est en quelque sorte déjà rassasié de l’affaire elle-même et entièrement tendu vers son verdict. Le 17 octobre, Cédric Jubillar sera-t-il, ou pas, déclaré coupable du meurtre de son épouse Delphine, disparue de son domicile de Cagnac-les-Mines (Tarn), la nuit du 15 au 16 décembre 2020 ? Les charges réunies contre l’accusé qui, depuis le premier jour, clame son innocence, résisteront-elles à l’attrition du doute, dans une affaire sans scène de crime ni corps ?
Cette impatience alimente la frustration éprouvée au terme des deux premières semaines du procès. On voudrait que tout avance plus vite, que l’audience surprenne, qu’elle fasse bouger les lignes. Pour l’heure, elle apparaît à l’image du dossier : boursouflée de superflu, incomplète sur l’essentiel. Des soixante-cinq témoins cités et des dix-sept personnes qui se sont constituées parties civiles, une bonne partie a déjà été entendue. Cela fait beaucoup, beaucoup de choses répétées. De déposition en déposition, on croule sous les anecdotes, on suffoque sous les ressentis.
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10 commentaires
Quelle frustration de voir que les questions clés ne sont pas encore abordées après deux semaines d’audience.
C’est souvent le cas dans les procès médiatisés, hélas.
L’impatience des médias reflète peut-être celle du public, mais ce déroulé semble trop lent pour être pleinement convaincant.
L’affaire Jubillar soulève beaucoup de questions, mais les audiences semblent se concentrer sur des détails plutôt que sur les preuves éclatantes.
L’absence de corps et de scène de crime rend effectivement l’affaire très complexe.
Espérons que les semaines suivantes apporteront plus de clarté dans ce dossier.
Je me demande comment les jurés peuvent rester objectifs avec une telle accumulation de témoignages et d’informations.
C’est effectivement un défi de pas se laisser emporter par l’émotion ou les médias.
On dirait que la médiatisation excessive a épuisé l’intérêt du public avant même la fin du procès.
C’est vrai, tant de détails ont déjà été exposés que l’attente d’une révélation majeure est immense.