Listen to the article
Une peine de trente ans de réclusion criminelle avec vingt ans de sûreté a été prononcée jeudi 11 décembre à Aix-en-Provence contre André Bacchiolelli, accusé d’être le tireur, au procès de l’assassinat de l’avocat Antoine Sollacaro, abattu le 16 octobre 2012 à Ajaccio, en Corse.
Mickaël Ettori, poursuivi pour association de malfaiteurs en récidive et en fuite depuis 2020, a, de son côté, été condamné à quinze ans de prison, à l’issue de ce procès hors norme, débuté le 3 novembre et tenu à huis clos. Le commanditaire présumé de l’assassinat de l’avocat et chef présumé de la bande criminelle du Petit Bar, Jacques Santoni, n’a de son côté pas pu être jugé, pour raisons de santé. Premier repenti de France, Patrick Giovanonni, poursuivi pour association de malfaiteurs dans une autre tentative d’assassinat jointe au procès Sollacaro, a été condamné à cinq de prison avec sursis.
« Ce que je retiens, c’est la déclaration de culpabilité », a déclaré Philippe Soussi, l’un des avocats de la famille, à la sortie de la salle d’audience. « La justice est passée. C’est un moment important, ce soir, pour la famille. Et c’est aussi un moment historique, parce que ça fait treize ans qu’on attend ce procès », a-t-il poursuivi.
« Onde de choc »
L’assassinat d’Antoine Sollacaro, ancien bâtonnier d’Ajaccio, défenseur d’Yvan Colonna ou de l’ex-dirigeant nationaliste Alain Orsoni, avait été qualifié d’« onde de choc » par Christiane Taubira, alors ministre de la justice. Il avait été abattu de cinq balles dans la tête par des assaillants à moto alors qu’il venait d’acheter son journal comme tous les matins dans la même station-service d’Ajaccio.
« La manière même dont a été prononcé ce verdict est révélatrice des conditions dans lesquelles ce procès s’est déroulé à l’abri des regards. Ce verdict qui n’honore pas la justice sera frappé d’appel », a de son côté fait savoir Bruno Rebstock, l’un des avocats de M. Bachiolelli.
Tétraplégique depuis un accident de moto en 2003, Jacques Santoni, dont le cas avait été disjoint au début du procès, sera jugé ultérieurement. Il n’a pas comparu à ses derniers procès et n’est pas incarcéré malgré une peine de treize ans de prison pour blanchiment prononcée en juin à Marseille.










6 commentaires
Ce procès a été marqué par des tensions et des révélations troublantes. La famille a-t-elle enfin trouvé un peu de paix ?
On peut l’espérer, mais la justice ne ramène pas les disparus.
Dommage que le commanditaire présumé n’ait pas pu être jugé, cela laisse un goût d’inachevé.
C’est vrai, une enquête complète aurait été plus satisfaisante.
Trente ans de prison, une peine sévère mais nécessaire face à un crime aussi grave.
Absolument, l’assassinat d’un avocat est un acte inacceptable.