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Après trois dernières journées consacrées aux plaidoiries de la défense, les débats du procès de Lafarge pour « financement du terrorisme » se sont achevés, vendredi 19 décembre, devant le tribunal correctionnel de Paris. En attendant le délibéré, prévu le 13 avril 2026, ce défilé de robes noires a offert un épilogue provisoire à quatre semaines de débats particulièrement ardues, dans lesquels plusieurs acteurs de ce procès ont eux-mêmes admis s’être parfois perdus.
A ce dossier si complexe, les avocats qui se sont relayés à la barre durant trois jours ont entrepris d’ajouter encore un peu d’ombres, de nuances, en un mot, de doute, afin de compliquer davantage la tâche du tribunal présidé par Isabelle Prévost-Desprez. Alix de Saint Germain, l’une des deux avocates de Christian Herrault, l’ancien directeur adjoint opérationnel de Lafarge, a résumé la périlleuse ambition de ces plaidoiries, vendredi, en citant Paul Valéry : « Ce qui est simple est toujours faux, ce qui ne l’est pas est inutilisable. »
La plaidoirie la plus simple revenait, a priori, à Jacqueline Laffont, qui défend son presque homonyme Bruno Lafont, l’ancien PDG du cimentier, le plus haut cadre à avoir été renvoyé et celui contre lequel le parquet avait requis, mardi, la peine la plus lourde : six ans de prison et 225 000 euros d’amende. Cette sanction était notamment justifiée par sa position hiérarchique : « Quand le cheval trébuche, c’est le cavalier qui est responsable », avait cinglé le parquet.
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10 commentaires
Il reste à voir comment les témoignages de l’ancienne direction du groupe seront reçus. Une décision aussi tardive semble étrange, mais nécessaire.
Quelqu’un a-t-il suivi les auditions des témoins clés? Peut-être qu’ils apporteront un éclairage différent sur les accusations.
Intéressant de voir comment la défense utilise la citation de Paul Valéry pour défendre sa position. Quel outil rhétorique efficace!
Je suis ravie que ce procès soit aussi minutieusement analysé. Peut-être que cette attention aux détails aidera à élucider les responsabilités de chacun.
Ce procès met en lumière la complexité des opérations internationales dans des zones à risque. Comment les entreprises peuvent-elles concilier rentabilité et éthique dans de tels contextes?
Comprendre le contexte geopolitique dans lequel Lafarge avait à opérer serait essentiel. Comment les juges l’ont-il pris en compte?
Un dossier si complexe risque de laisser les jurés perplexes. Est-ce que cette « complexité » servira à mettre en doute certains témoignages?
La citation de Paul Valéry résonne particulièrement ici. En effet, plus on creuse, plus les nuances apparaissent. Difficile de ne pas douter de certains éléments.
La défense semble miser sur la confusion pour semer le doute. Espérons que les juges s’en rendent compte et restent objectifs.
Les avocats ont bien monté que cette affaire n’est pas aussi noire et blanche qu’il n’y parait. Je me demande quelles preuves concrètes les juges finiraient par retenir.