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Mathilde Denize, qui est née en 1986 et a son atelier à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), travaille à la réunion des arts. On en compte cinq qui se donnent la main dans son exposition au Plateau, à Paris. Il y a la peinture, puisque tout commence sur la toile, où des couleurs le plus souvent claires et translucides semblent avoir coulé en se mélangeant comme des vapeurs. Il y a la sculpture, de deux façons différentes. L’une s’inscrit dans la très ancienne histoire de la céramique, ici le plus souvent à l’état d’œufs sombres qui renvoient vivement la lumière. L’autre s’approvisionne dans la peinture, puisque Mathilde Denize découpe fréquemment ses toiles et monte les parties ainsi obtenues en volumes qui, complexité supplémentaire, semblent sortir de la toile comme si un être vivant essayait de s’en arracher. Une épaule, un bras ou un buste se détachent de la surface.
Quand l’opération va à son terme, la peinture devient manteau, chasuble, étole et cape, fixés sur un mannequin dont l’armature est invisible sous ces assemblages, alternativement somptueux et dépouillés. Ainsi la mode entre-t-elle dans le jeu, ce que Mathilde Denize revendique d’autant plus qu’elle accepte que ses costumes soient portés et en présente plusieurs sur des cintres accrochés à un cercle de métal. Ce dispositif évoque les défilés de mode, les costumes de cinéma et, plus modestement, les puces où finissent chemises et blouses élimées pour avoir été trop portées. Ces modes de présentation relèvent donc de la scénographie théâtrale, autre art ainsi associé à ceux déjà cités.
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9 commentaires
Les œuvres de Mathilde Denize semblent effectivement jouer avec plusieurs médias artistiques de manière très originale. Je me demande comment elle parvient à marier peinture, sculpture et mode dans une seule exposition.
Son approche semble être une exploration des limites entre ces différentes disciplines. Cela donne une dimension presque surnaturelle à ses créations.
Je trouve que la combinaison des matériaux est fascinante, surtout lorsque la peinture devient habillage. Cela doit être un spectacle à voir en personne.
Les céramiques en forme d’œufs sont une touche poétique. On imagine la lumière jouer sur ces surfaces sombres de manière très particulière.
Effectivement, cela doit créer une ambiance unique dans la galerie. Ces détails montrent tout le soin apporté aux finitions.
Je ne suis pas expert en art, mais ces descriptions font penser à des pièces impressionnantes. Dommage que l’exposition soit sans doute éphémère, comme souvent à Paris.
C’est toujours le problème des expositions temporaires, mais cela ajoute aussi une certaine exclusivité, non ?
C’est intéressant de voir comment l’artiste utilise des techniques traditionnelles pour créer des effets modernes. Les couleurs translucides et les formes découpées évoquent une grande maîtrise de son art.
Oui, cette fusion entre l’ancien et le nouveau donne une profondeur supplémentaire à son travail. On sent une recherche constante d’innovation.