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L’ancien président péruvien de centre gauche Martin Vizcarra a été condamné mercredi 26 novembre à quatorze ans de prison dans une affaire de pots-de-vin perçus alors qu’il était gouverneur de la région de Moquegua (Sud) au début des années 2010.
Chef de l’Etat entre 2018 et 2020, élu pour sa promesse de lutte contre la corruption, M. Vizcarra était accusé par le parquet d’avoir perçu 640 000 dollars (550 000 euros) de pots-de-vin d’entreprises de construction en échange d’attribution de marchés publics à Moquegua entre 2011 et 2014.
Selon le tribunal, « Martin Vizcarra a commis des actes illicites en profitant de son poste de gouverneur de Moquegua, en conditionnant les soumissionnaires pour leur attribuer les contrats en échange d’argent ».
Quatrième président en prison
L’ancien président, âgé de 62 ans, a assisté à l’énoncé de sa condamnation au tribunal de Lima, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse. Son visage n’a pas trahi d’émotion particulière bien qu’il ait toujours clamé son innocence.
Le ministère public avait réclamé jusqu’à quinze ans de prison. M. Vizcarra comparaissait libre au procès qui a débuté en octobre 2024. Il avait exécuté vingt-deux jours d’emprisonnement en raison d’un supposé risque de fuite.
Martin Vizcarra est le quatrième ancien président du Pérou à rejoindre les geôles du pays, où il côtoiera Pedro Castillo (2021-2022), Ollanta Humala (2011-2016) et Alejandro Toledo (2001-2006).
En détention provisoire depuis le 7 décembre 2022, Pedro Castillo, 56 ans, poursuivi pour une tentative de coup d’Etat pour laquelle le parquet a requis trente-quatre ans de prison, connaîtra sa peine jeudi.







10 commentaires
Quelle ironie : un homme qui se disait anti-corruption, emprisonné pour corruption. La déception est immense.
Difficile de savoir si cette condamnation est vraiment justifiée ou si elle est politiquement motivée. Les preuves semblent fragiles.
Pourquoi le Pérou connaît-il autant de scandales politiques ? Il faut des réformes en profondeur.
Une telle décision judiciaire envoie un message fort contre la corruption, mais cela ne va pas régler le problème structurel du Pérou.
Un président de plus derrière les barreaux. Ça ne rassure personne sur l’avenir politique du pays.
C’est une condamnation lourde pour un ancien président qui promettait de lutter contre la corruption. Un vrai choc pour le Pérou.
Est-ce que cette condamnation va enfin changer les choses dans l’attribution des marchés publics ? J’en doute.
Le procès a duré longtemps, mais cette condamnation était attendue par beaucoup d’observateurs.
Comment les entreprises de construction ont-elles pu réussir à corrompre un gouverneur ? Les détails de ce dossier restent obscurs.
14 ans de prison, c’est une peine très sévère. J’espère que cela servira de leçon aux futurs dirigeants.