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L’ancien premier ministre pakistanais Imran Khan et son épouse, Bushra Bibi, ont été condamnés, samedi 20 décembre, par un tribunal à dix-sept ans de prison pour abus de confiance et corruption, en lien avec des cadeaux que le dirigeant incarcéré avait reçus lorsqu’il était en fonctions (2018-2022). Les époux ont tous deux été condamnés à dix ans de prison pour abus de confiance et à sept ans pour des faits de corruption.
Imran Khan fait face à une multitude d’affaires judiciaires depuis la destitution de son gouvernement, en 2022. Emprisonné depuis 2023, il nie toute faute et dénonce des poursuites motivées politiquement.
Selon la loi pakistanaise, les responsables gouvernementaux doivent déclarer tous les cadeaux qu’ils reçoivent, mais sont autorisés à conserver ceux en dessous d’une certaine valeur ou à les racheter à prix réduit. L’affaire pour laquelle l’ex-chef du gouvernement a été condamné concerne un ensemble de bijoux de la marque italienne de luxe Bulgari, offert par le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman à Imran Khan et son épouse en mai 2021 et dont le dirigeant pakistanais aurait sous-évalué la valeur.
Ce dernier procès est distinct d’une procédure antérieure, liée à des montres de luxe également offertes par le prince saoudien, dans laquelle Imran Khan a été condamné à quatorze ans de prison et son épouse à sept ans.
Conditions de détention
Dans une publication sur le réseau social X, le parti de l’ancien premier ministre, Pakistan Tehrik-e-Insaf (Mouvement du Pakistan pour la justice), a affirmé que cette condamnation par un « tribunal fantoche » ne visait qu’à prolonger « l’incarcération illégale et injuste d’Imran Khan ». Le porte-parole du parti, Syed Zulfikhar Bukhari, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que le jugement ignorait « les principes fondamentaux de la justice ».
La famille d’Imran Khan a, de son côté, intensifié ses efforts pour attirer l’attention sur les conditions de détention de l’ex-dirigeant. Dans une récente interview à la chaîne britannique Sky News, son fils, Kasim Khan, a affirmé que son père était « à l’isolement total » et pas même autorisé à communiquer avec les gardiens.
« Ce sont toutes sortes de tactiques de torture psychologique. [Il n’a] aucun contact avec la famille, aucun contact avec son médecin personnel ni rien de tel. Ils utilisent ces tactiques pour essayer de l’isoler complètement », a-t-il affirmé. Le gouvernement pakistanais a, à plusieurs reprises, rejeté de telles allégations.






22 commentaires
On dirait que le Pakistan ne parvient pas à se stabiliser politiquement. Cette condamnation va-t-elle apaiser les tensions ou les aggraver ?
Concernant des tensions, c’est certain, mais l’apaisement semble loin.
Imran Khan dénonce une justice politisée, mais l’accumulation des affaires contre lui est-elle vraiment une coïncidence ?
Difficile de juger sans tous les détails, mais effectivement, le contexte est troublant.
La peine est lourde, mais les faits de corruption, s’ils sont avérés, méritent une réponse forte. La question est de savoir si le procès a été équitable.
Justement, c’est là que le bât blesse, avec toutes ces affaires post-litse.
Cette condamnation semble largement politique, comme Imran Khan lui-même l’affirme. Difficile de ne pas voir une manœuvre pour le discréditer définitivement.
Si les preuves sont solides, la justice doit suivre son cours, peu importe les considérations politiques.
La corruption est un problème sérieux, mais dans ce cas, il y a des doutes sur les motivations réelles des poursuites.
Les cadeaux de luxe offerts par des dirigeants étrangers sont-ils vraiment surprenants dans ce milieu ? La transparence reste la clé.
C’est vrai, mais les règles existent pour éviter les abus. L’important est de les respecter.
Cette affaire montre à quel point la justice pakistanaise peut être manipulée à des fins politiques. Dommage pour le pays.
Cela donne une image très négative de l’institution judiciaire.
La loi est claire sur les déclarations de cadeaux, mais combien de dirigeants respectent vraiment ces règles ?
C’est le cœur du problème : l’application doit être équitable pour tous.
Je ne suis pas surpris : Imran Khan a toujours attiré les controverses. Mais est-ce vraiment de la corruption ou une machination ?
La frontière est mince, mais les preuves comptent.
Imran Khan a-t-il vraiment sous-évalué ces bijoux, ou est-ce une exagération pour le discréditer ?
Les deux sono possibles, malheureusement.
Les bijoux Bulgari valaient-ils vraiment le risque ? Si les allégations sont vraies, cela montre un grave manquement aux règles.
Exact, et sous-évaluer délibérément est un abus de confiance clair.
La question n’est pas la valeur, mais l’honnêteté dans les déclarations.