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Une fuite d’eau survenue le 27 novembre a endommagé plusieurs centaines d’ouvrages de la bibliothèque des Antiquités égyptiennes du Louvre, a déclaré dimanche 7 décembre le musée parisien à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information du média La Tribune de l’Art.
« Entre 300 et 400 ouvrages » ont été touchés par cette fuite d’eau, a détaillé Francis Steinbock, administrateur général adjoint du musée, précisant qu’il s’agissait de « revues d’égyptologie » et de « documentation scientifique » utilisées par les chercheurs.
Ces ouvrages reliés datent de la fin du 19e et du début du 20e siècle. « Aucun ouvrage patrimonial n’est concerné par ce dégât », a-t-il souligné, précisant que, « à ce stade, nous n’avons pas de pertes irrémédiables et définitives sur ces collections ». Ce sont « des documents extrêmement utiles et très consultés » mais « pas du tout uniques au monde », a-t-il ajouté, « ils vont sécher, on va les envoyer chez le relieur pour les remettre en état puis ils seront remis sur étagère ».
Un réseau hydraulique en « obsolescence totale »
Selon le Louvre, la fuite d’eau a été découverte le 27 novembre vers 20 h 45 dans le réseau hydraulique qui alimente les équipements de chauffage et de ventilation de la bibliothèque, située dans l’aile Mollien. Elle est due à l’ouverture par erreur d’une vanne de ce système qui a provoqué une fuite d’une canalisation au plafond de l’une des salles.
« En obsolescence totale », ce réseau hydraulique est coupé depuis plusieurs mois et doit être remplacé à partir de septembre 2026, a expliqué M. Steinbock, dans le cadre de gros travaux qui doivent s’étaler sur plusieurs mois. « Nous allons renforcer les sécurités de manière à éviter toute erreur humaine » d’ici là, a-t-il ajouté, qualifiant l’incident « d’extrêmement regrettable ». Une enquête interne est en cours pour déterminer les causes précises ayant mené à cette fuite.
« Ce nouvel incident confirme une situation qui se dégrade depuis trop longtemps », a réagi dimanche la CFDT-Culture dans un communiqué. « Fragilité des infrastructures, absence de visibilité stratégique sur les travaux, conditions de travail dégradées : la protection des collections comme la sécurité des agentes et agents et des visiteurs restent insuffisamment garanties », a déploré le syndicat, qui annonce qu’une assemblée générale intersyndicale se réunira lundi matin « pour décider des suites à donner ».
Dans la tourmente depuis le spectaculaire cambriolage du 19 octobre, le Louvre a également dû fermer en novembre une galerie en raison de la vétusté de l’édifice. Pour financer sa modernisation, son conseil d’administration a récemment approuvé une hausse de 45 % du prix d’entrée pour les visiteurs extra-européens, à compter de 2026.
Le Louvre espère tirer de cette hausse des recettes supplémentaires pour répondre aux problèmes structurels de l’édifice. Musée le plus fréquenté au monde, il a accueilli 8,7 millions de visiteurs en 2024, dont 69 % d’étrangers.











8 commentaires
Quelle tragédie pour ces précieux ouvrages ancien. J’espère que les travaux de restauration se feront rapidement.
Heureusement, les ouvrages endommagés ne sont pas uniques.
C’est vrai, c’est une perte immense pour la culture scientifique.
On se demande comment une fuite peut causer autant de dégâts dans un musée aussi réputé. Quelle négligence!
Il est rassurant de savoir que les ouvrages ne sont pas irrémédiables. La priorité est à la restauration maintenant.
C’est une leçon pour tous les musées sur l’importance de l’entretien des infrastructures.
Les revues d’égyptologie touchées sont-elles consultables ailleurs ?
Le Louvre devrait vraiment moderniser son réseau hydraulique. Un tel incident n’aurait pas dû arriver.