Listen to the article

0:00
0:00

Construite en 1972 en lisière du quartier huppé de Ginza, à Tokyo, démolie en 2022, la tour-capsule Nakagin n’aura pas vécu la vie à laquelle on l’avait destinée. Agrégat de boîtes de béton, chacune percée d’une grande fenêtre ronde, que le théoricien américain Charles Jencks (1939-2019), en son temps, avait comparées à des « machines à laver géantes », ce totem était célèbre dans le monde entier.

Il symbolisait le métabolisme japonais, courant technofuturiste qui connut son heure de gloire à l’Exposition universelle d’Osaka, en 1970, et dont les représentants, de Kenzo Tange (1913-2005), le grand maître de l’architecture japonaise de l’après-guerre, à Arata Isozaki (1931-2022), cherchaient à réinterpréter le brutalisme à la lumière de la biologie moléculaire.

Kisho Kurokawa (1934-2007), l’architecte de la tour Nakagin, avait pensé son projet comme un corps vivant dont les parties pouvaient être remplacées à mesure de leur dégradation : un squelette de béton et d’acier sur lequel les capsules – soit 140 au total, préfabriquées en usine, entièrement meublées et équipées de la technologie dernier cri – étaient comme clipsées, et que l’on pouvait, du même coup, aussi bien déclipser.

L’architecte japonais Kisho Kurokawa devant la tour Nakagin, à Tokyo, en 1974.

Il vous reste 81.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager.

Salle de presse de TheNews.re. Nous couvrons l'actualité réunionnaise et internationale avec rigueur et objectivité. Notre mission : informer les citoyens avec des analyses approfondies sur la politique, la société, l'économie et la culture.

Laisser une réponse