Listen to the article
Les contestataires de la génération Z attendaient une parole forte, ils ont été en partie entendus. Dans un discours au parlement marocain, vendredi 10 octobre, le roi Mohammed VI s’est gardé de toute allusion au mouvement de protestation qui mobilise, depuis deux semaines, une partie de la jeunesse au Maroc, mais son adresse reprend deux des principales doléances du collectif GenZ 212, à l’origine de la révolte : la création d’emplois et la mise à niveau des services publics d’éducation et de santé, qualifiées par le souverain de « prioritaires ».
Mohammed VI n’a pas non plus ciblé nommément l’exécutif, alors que la démission de son chef, le premier ministre, Aziz Akhannouch, est réclamée par les manifestants. Dans une menace à peine voilée à son encontre, il lui a néanmoins signifié que « toute négligence (…) est inadmissible », sommant les ministres d’agir avec « une plus grande célérité ». D’aucuns voient dans cet avertissement le présage d’une « colère royale », à l’image de celle qui avait conduit le palais à limoger trois ministres, un an après les manifestations dans le Rif, en 2017. Au nord du Maroc, le soulèvement populaire s’était nourri des défaillances du système éducatif et sanitaire.
Il vous reste 76.85% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
12 commentaires
Les services publics au Maroc ont peur-être besoin d’un électrochoc. La jeunesse ne demande pas grand-chose, juste une égalité des chances.
Une réforme profonde est nécessaire, mais est-ce que le pouvoir politique en a la volonté ?
Un discours prudent, mais qui laisse poindre une pression croissante sur le gouvernement. La démission du premier ministre n’est peut-être qu’une question de temps.
Les manifestations pourraient bien forcer sa main, effectivement.
La jeune génération marocaine n’a pas tort de réclamer plus d’opportunités. Le pays a besoin de réformes pour éviter un exode des talents.
C’est un cercle vicieux : sans emplois, pas de développement, et vice versa.
Le roi a évoqué la « néffigence inadmissible » de l’exécutif. Une manière de préparer le terrain pour des changements aux plus hauts niveaux ?
C’est une formule inquiétante, mais reste à voir si elle débouchera sur des actions.
Intéressant de voir le roi aborder les demandes de la jeunesse, même sans les mentionner directement. L’éducation et l’emploi sont effectivement des enjeux cruciaux.
Oui, mais la jeunesse attend des actes concrets, pas seulement des discours.
Les manifestations montrent l’urgence de réformer les services publics. Espérons que le gouvernement saura entendre ces revendications.
L’objectif est louable, mais l’histoire montre que les promesses ne suffisent pas toujours.