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Les feuilles des colzas sont grignotées. Théo Ogez s’accroupit et les observe dessus, puis dessous. « Les insectes sont toujours là », lance-t-il à Angélique Prins, son enseignante d’agronomie. Dans le champ de la ferme-école du lycée agricole de l’Oise, à Airion, au cœur de la Brie, les altises, ravageurs bien connus des fils d’agriculteurs, se régalent des jeunes pousses et l’enseignante interroge : « D’accord et que fait-on ? »
Ce mardi d’octobre, les élèves du BTS agronomie et cultures durables, une formation supérieure en deux ans dans laquelle sont étudiés les différents modes de culture, sont en cours sur les 50 hectares qu’ils gèrent avec leurs autres camarades de l’établissement, sous l’œil des enseignants. La vingtaine d’étudiants de deuxième année, pour moitié fils d’agriculteurs, s’éparpille pour avoir une vue globale des ravages, avant que Clémence Lucas, 18 ans, résume l’observation : « Le carré est infesté sur plus de 80 %, les feuilles sont grignotées à plus de 20 %, on ne coupera pas au produit phyto. »
Titulaire d’un master environnement et ingénieure agronome de formation, l’enseignante opine en recommandant de « bien regarder la taille de la plante. Si elle a plus de six feuilles, elle pourra prendre le dessus sur les altises », avant de marteler que « le traitement phytosanitaire ne doit arriver qu’en dernier recours, quand il n’y a pas d’autres solutions pour éviter la perte de récolte ». Mais les étudiants le savent déjà ; comme ils l’ont déjà entendue plaider pour « une action en amont en nourrissant sa terre et en sélectionnant ses variétés ».
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11 commentaires
Quelle impression ça fait de voir des élèves en formation se confronter à des problèmes concrets en plein champ ?
Intéressant de voir comment les futurs agriculteurs apprennent à gérer les ravageurs avec des approches durables.
Mais est-ce vraiment efficace de réduire les pesticides sans solutions alternatives complètes ?
Oui, c’est essentiel de former la prochaine génération à des pratiques respectueuses de l’environnement.
Les altises sont un vrai fléau pour les cultures, mais trouver un équilibre entre rendement et écologie n’est pas simple.
C’est vrai, l’agriculture a besoin de compromis pragmatiques pour avancer.
Le colza est une culture fragile, et réduire les pesticides sera un défi constant pour les agriculteurs.
J’espère que ces formations poussent vraiment les élèves à innover plutôt qu’à maintenir des pratiques anciennes.
C’est l’objectif, mais le changement prendra du temps.
Les enseignants semblent bien encadrer les étudiants, mais on se demande quelle sera l’efficacité réelle de ces méthodes à long terme.
Les résultats dépendront sans doute des politiques agricoles futures.