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Il y a bien eu une première historique au Grand tournoi de sumo de Kyushu, à Fukuoka (Japon), mais pas nécessairement celle anticipée. Vainqueur de la compétition, dimanche 23 novembre, Aonishiki Arata, de son nom de naissance Danylo Yavhusishyn, est devenu le premier Ukrainien à remporter l’un des six tournois professionnels de ce sport traditionnel japonais. Tombeur en finale de Hoshoryu, l’un des meilleurs lutteurs du pays (lui-même né en Mongolie), le sumo de 21 ans ayant fui son pays en 2022 après le début de l’invasion russe s’est vu remettre la Coupe du premier ministre. Mais cette première n’a pas été suivie d’une autre, à la dimension cette fois symbolique. Le trophée en argent a été présenté par Takahiro Inoue, l’un des conseillers de la nouvelle première ministre, Sanae Takaichi, et non par cette dernière. Car dans cette discipline millénaire, empreinte de rites religieux shinto, le dohyo, monticule de terre où se déroulent les combats, demeure interdit aux femmes.
Sa nomination à la tête du gouvernement, en octobre, a fait de Sanae Takaichi une pionnière au Japon. Première femme à occuper la fonction de première ministre de l’archipel, la cheffe de file du Parti libéral-démocrate (PLD), conservatrice et nationaliste, a ravivé sans le vouloir un ancien débat : celui de l’interdiction faite aux femmes de poser le pied sur le ring sacré du sumo. Et par capillarité, les rapports entre religion, tradition, et place des femmes dans un Japon en mutation.
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12 commentaires
Une victoire historique pour un sumo, mais pour les droits des femmes, l’attente continue.
Le changement prendra du temps, mais il semble inévitable.
Ses mots ? Non, les actions matérialiseront le changement.
Pourquoi une femme n’a-t-elle pas pu remettre le trophée ? La réponse est dans les rites shinto.
Si même la première ministre ne peut monter sur le dohyo, quel message cela envoie-t-il sur l’inclusion?
Un trophée remporté par un Ukrainien, mais des femmes toujours exclues. Paradoxes du sumo moderne.
Le sumo reste ancré dans des traditions millénaires, mais cela soulève des questions sur l’évolution sociale au Japon.
La première ministre Takaichi est une pionnière, mais elle se heurte à des barrières culturelles profondes dans le sport traditionnel.
Vainqueur ukrainien en plus d’une première historique pour les femmes ? Le sumo surprend toujours.
Le sumo est-ilready pour l’égalité, ou les traditions priment-elles toujours ?
Un sport où certaines traditions persistent, malgré les progrès en matière d’égalité.
Le sumo montre que certaines coutumes religieuses peuvent freiner des avancées sociétales.